Un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ancien Président de la Centrafrique, François Bozizé. L’homme devra répondre de crimes perpétrés par les éléments de sa garde dans une prison civile et un centre d’instruction de Bossembélé.
L’ancien Président centrafricain, le général François Bozizé est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. C’est l’annonce faite, ce mardi, par la Cour pénale spéciale (CPS) qui a précisé que le mandat d’arrêt a été émis depuis le 27 février 2024. La juridiction composée de magistrats centrafricains et étrangers voudrait examiner la responsabilité de l’ancien chef d’État dans les crimes commis, entre février 2009 et le 23 mars 2013, par les éléments de sa garde présidentielle et ceux d’autres services de sécurité intérieure dans une prison civile et au centre d’instruction militaire de la ville de Bossembélé. Les juges ont relevé « l’existence d’indices graves et concordants à charge » de François Bozizé. Lesquels indices sont « de nature à engager sa responsabilité pénale, en sa qualité de supérieur hiérarchique et chef militaire ».
François Bozizé sera-t-il extradé ?
Aujourd’hui âgé de 77 ans, François Bozizé vit en exil en Guinée-Bissau. Depuis son renversement par la rébellion Seleka, le 24 mars 2023, la vie de celui qui a, lui-même, pris le pouvoir dix ans plus tôt par coup d’État, n’a pas été un long fleuve tranquille. Accueilli dans un premier temps au Cameroun par Paul Biya, il verra un mandat d’arrêt délivré contre lui par la justice de son pays en mai 2013. Mais, ce mandat ne sera jamais exécuté. En juillet 2020, François Bozizé est désigné candidat de son parti Kwa Na Kwa (KNK) à la Présidentielle de décembre 2020.
Son dossier sera invalidé par la Cour constitutionnelle qui mettra en avant les accusations et les sanctions de l’ONU qui pèsent sur l’ancien dirigeant. François Bozizé devient alors un des patrons de la coalition de mouvements rebelles dénommée Coalition des patriotes pour le changement (CPC) qui a menacé de marcher sur Bangui à quelques jours des élections prévues pour décembre 2020. Cette action rebelle valut en septembre 2023 au général une condamnation à une peine de travaux forcés à perpétuité. Cette peine a été prononcée par la Cour d’appel de Bangui à un moment où François Bozizé s’était déjà établi en Guinée-Bissau après un séjour au Tchad. Les juges de la CPS demandent alors la collaboration de la Guinée-Bissau pour la mise à disposition de l’ancien Président de la justice. Là est toute la question : la Guinée-Bissau extradera-t-elle Bozizé ?