L’UJCA (Union des journalistes de Centrafrique) a déclaré la journée du lundi 29 avril 2013, journée sans médias. Ceci, à cause des exactions des éléments de la séléka contre les professionnels des médias en République centrafricaine.
(De notre correspondant à Bangui)
La décision est tombée jeudi 25 avril lors d’une assemblée générale de l’Union des journalistes de Centrafrique (UJCA) tenue au siège du quotidien Le Confident. Les professionnels des médias réunis ce jour ont décidé de qu’aucune radio et organe de presse ne sera en service ce lundi 29 avril. Pour cause, les exactions des éléments du séléka contre les professionnels des médias. Lors de l’Assemblée générale du 25 avril, les professionnels ont déploré « les cas de pillages enregistrés au niveau de nombreuses stations et rédactions, au sujet desquels toutes les autorités ont gardé un mutisme total jusqu’à ce jour ; – les cas de décisions de censure rendant impossible le travail du journaliste au niveau des médias publics ; – les cas de menaces directement exercés sur des journalistes dans l’exercice de leur fonction, dont certains sont obligés de vivre dans la clandestinité ; – la désignation unilatérale et sans concertation par des autorités politiques des personnes supposées représenter les médias au Conseil national de transition (CNT), alors que seule l’Assemblé générale de l’UJCA est habilité à élire ses représentants. »
Tout semble aujourd’hui comme un affaissement de l’Etat, étant donné les menaces persistantes de cessation d’importantes institutions du pays. Cette grève des professionnels des médias est venue augmenter le nombre de mouvements du genre qui se sont succédés ces derniers temps à Bangui. Déjà la ville de Bangui a connu une journée sans presse où toute la presse privée indépendante a observé une journée sans parution. Seulement deux jours après, les conducteurs de taxis et bus ont fait entendre leur ras-le-bol contre les exactions des éléments du séléka dans à Bangui.
Rappelons qu’à la différence de la première grève des journalistes, celle de ce lundi concerne toutes les stations, radios et télévisions, ainsi que toutes les organisations de la presse écrite.
Selon le président de l’UJCA, M. Maka Gbossokoto, il ne s’agit là que d’un début d’une succession d’actions, « afin d’attirer l’attention des nouvelles autorités et celle de la communauté internationale sur la situation des journalistes devenue inquiétante ».