Les éléments de la coalition Séléka ont atteint le plafond de leurs exactions. Après avoir pillé, violé, torturé, molesté à mort les Centrafricains, les ex-rebelles procèdent désormais à l’égorgement en publique de la population civile.
(De notre correspondant)
Les Centrafricains le reconnaissent, ce sont des moments qu’ils n’ont jamais vécu de leur vie. C’est sur les ondes de la radio nationale que l’odieuse scène a été décrite par un tortionnaire de la Séléka sur sa victime, un pauvre grand frère d’un jeune vendeur de bicyclette. Il s’agit du témoignage sadique d’un tristement célèbre tortionnaire après que la macabre découverte du corps ensanglanté et sans vie de sa victime, là où il a été jeté dans un contexte où tuer un Centrafricain est un sport d’entretien voire une prouesse.
Ce frère ainé de receleur de vélo a été ligoté, atrocement torturé puis « égorgé » au Palais de la Renaissance et le corps jeté à l’extérieur en spectacle odieux aux passants et en nourriture aux excréments. Où en sommes-nous ? Où va la République centrafricaine ? La situation de non-Etat ne suffit-il pas, de sorte que les vies soient épargnées ?
Dans ce psychodrame, il y a comme une sorte d’opium ahurissant qui a emballé tout le monde dans une couardise. Personne n’ose démissionner pour question de conscience et de devoir de l’histoire, que ce soit au Conseil national de la Transition (CNT), au gouvernement et à la présidence de la République. Que reste-t-il de loisible, d’humain, de vital et de symbolique à cet Etat exsangue ?
En face, les maitres des tortionnaires se livrent à un jeu de nomenclatures, parlant d’ « éléments incontrôlés » ; « faux Séléka » ; « éléments armés par Bozizé », etc. Cette fois-ci, ce sont des éléments basés au Palais de la Renaissance qui ont « égorgé ».
En tout état de cause, la vérité est que le courage s’accompagne d’une volonté funeste de négation du crime, de banalisation voire de normalisation de ce dernier. Depuis quand tuer est un acte normal ? Pourtant c’est ce que l’histoire de l’humanité retiendra en Centrafrique puisque conseillers nationaux, membres du gouvernement ne voient pas d’inconvénients à s’accommoder à la logique de dépouillement systématique des Centrafricains, à la logique d’extermination et d’avilissement historique d’un peuple.