Les hommes du Séléka continuent de perpétrer des exactions contre la population. Trois autorités locales ont ainsi été froidement abattues, ce week-end.
(De notre correspondant à Bangui)
A la suite de la rencontre du président Djotodia avec les autorités locales de Bangui, où les chefs de quartiers et de groupements, ainsi que les maires ont exprimé leur ras-le-bol des exactions commis par le Séléka, voilà que trois chefs de villages viennent d’être froidement abattus par ces hommes dans l’arrière pays. C’est dire si les ex-rebelles ne sont plus soumis à aucune autorité, soit-elle du patron de la coalition qui est présentement président de la République, M. Michel Djotodia.
Le feuilleton du sinistre et malheureux événement de Béma remonte au 19 avril dernier quant une bande des éléments du Séléka a manqué de braquer une église catholique de Ouago-Bangassou. Selon les faits, ces hommes sont arrivés dans l’église, voulant faire leur salle besogne, heureusement l’intervention de plusieurs autres personnes a permis de les dissuader. Les habitants accourus ont opposé une vive résistance au projet des rebelles, au point que ces derniers aient perdu deux des leurs. Suite à cette perte inattendue, les rebelles ont abattu trois chefs de villages environnants qui cherchaient à contenir les manifestants.
Cependant, il est important de noter qu’il ne se passe pas une seule journée sans que les Centrafricains où qu’ils se trouvent sur toute l’étendue du territoire national, pleurent leurs parents tués par les combattants du Séléka. A Bangui, la capitale, les cas de meurtres et de tueries sont enregistrés tous les jours. Pas plus tard que dans la soirée du 19 avril, à 20 heures, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été abattu dans le 6e arrondissement. Son corps a été jeté sur la voie publique au niveau de l’église Fatima. A ces cas de tueries volontairement perpétrées, s’ajoutent les nombreux cas de blessés et morts atteints par des balles perdues incessantes et inutilement tirées par les rebelles.
Décidément, les autorités politiques de Bangui sont faibles pour contenir ces hommes, puisque les tentatives même de leur cantonnement tournent en drame tragique, étant donné que certains refusent ostensiblement de se faire désarmer par la police militaire mixte, constituée des hauts gradés de la rébellion et de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac). C’est pour cela que l’arrivée prochaine des forces supplémentaires de la Fomac, comme en a été décidé à N’Djamena, est attendue de pied ferme par la population centrafricaine.