Avec ou sans l’opposition, le dialogue aura lieu en Centrafrique. Telle est la position du Président Faustin-Archange Touadéra qui a lancé, ce lundi, le dialogue républicain, malgré le boycott de l’opposition. Pour quels résultats ?
Comme annoncé, le dialogue républicain censé conduire à la réconciliation nationale en République centrafricaine, est lancé, ce lundi 21 mars 2022, par le Président Faustin-Archange Touadéra en personne, à l’Assemblée nationale. Au titre des participants, on dénombre de nombreux représentants de la majorité, des membres de la société civile et différentes personnalités conviées à la cérémonie d’ouverture. Devant ce parterre d’invités, le Président Touadéra a tenu un discours qu’il veut fédérateur : « Nous sommes tous mobilisés autour des idéaux de paix (…) Il n’y a pas de sujet tabou, nous sommes là pour percer l’abcès (…), pour laver le linge sale en famille », a-t-il martelé.
Et pourtant, en face, le chef de l’État centrafricain n’a aucune voix dissonante, l’opposition ayant décidé, avant-hier et hier, de boycotter ces assises. La Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020), le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de Martin Ziguélé, le Parti africain pour une transformation radicale et l’intégration des États (Patrie) de Crépin Mboli-Goumba, le parti Kwa Na Kwa (KNK) de l’ancien Président, François Bozizé, le Mouvement Kodro ti Mo Kozo Si (MKMKS) de Jean-Serge Bokassa et le Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de Centrafrique MDREC de Joseph Bendounga ont tous décidé de bouder les assises.
Pour les mêmes raisons principalement : l’exclusion des acteurs majeurs de la crise que sont les groupes armés, le refus du Président Faustin-Archange Touadéra d’inscrire dans les débats l’élection contestée de 2020 qui lui a permis de rempiler. L’opposition a attendu les dernières heures avant le lancement des travaux pour annoncer son retrait du jeu auquel elle participait depuis. Puisqu’elle a prit part aux travaux préparatoires du dialogue. Fallait-il reculer, à quelques heures seulement de l’événement ? Faustin-Archange Touadéra a préféré foncer.
Mais avec ce schéma qui s’est dessiné, il est clair que c’est un dialogue dont les conclusions sont connues d’avance, un dialogue qui ne tiendra pas ses promesses de réconciliation nationale des Centrafricains qui est ouvert ce jour, bref une parodie de dialogue dans lequel le même camp se parle. L’éléphant annoncé depuis plusieurs mois est arrivé avec un pied cassé.