Les élèves sourds-muets du Centre de formation de Benz Vi, à Bangui, ont manifesté pour réclamer la création d’un cycle secondaire pour leur permettre de poursuivre leurs études. Ils ont brûlé des pneus et barricadé des rues.
(De notre correspondant)
La semaine dernière a été fortement marquée par la manifestation des élèves sourds-muets du Centre de formation de Benz Vi, à Bangui. Ce mouvement a été enclenché le 11 septembre, lors des célébrations de la Journée internationale de la petite fille en Centrafrique. A cette occasion, des filles sourdes-muettes ont reçu des bourses d’études ainsi que des T-shirts pour la marche organisée par le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA). Au moment de la remise de ces kits, les garçons sourds-muets n’ayant pas compris que la journée était exclusivement organisée pour les filles, ont demandé d’obtenir le même traitement.
Après quelques vaines tentatives d’apaisement par leurs moniteurs et responsables de l’école, ces derniers ont pris la résolution d’entrer en grève. Le premier jour, le 17 octobre, ils ont barricadé la porte principale de l’établissement et brûlé des pneus devant et dans l’école. Mais cela pose d’autres problèmes, d’une part la question de leur insertion socio-professionnelle pour ceux qui ont déjà terminé le cycle primaire et d’autre part, la création d’un collège pour ceux qui désirent poursuivre leur éducation. Ce mouvement a paralysé et paralyse encore le fonctionnement de l’établissement.
Les autorités n’ont pas réussi à calmer le jeu
Selon M. Charlemagne, l’un des moniteurs des élèves sourds-muets, « c’est leur droit légitime de réclamer la création ne fut-ce que d’un atelier de formation professionnelle pour encadrer tous les ressortissants ». Mais les regards restent rivés sur le gouvernement, en particulier le ministère des Affaires sociales, celui de l’Enseignement primaire ainsi que le ministère de l’Enseignement technique et la formation qualifiante. Tous espèrent qu’une solution sera rapidement trouvée.