Centrafrique, Révision de la Constitution : nouveau bras de fer entre opposition et pouvoir


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Faustin-Archange Touadéra
Faustin-Archange Touadéra

L’opposition centrafricaine, réunie au sein du Bloc Républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), a prévu l’organisation, à Bangui, ce vendredi, d’une marche de protestation contre le projet de révision de la Constitution. Malgré l’interdiction de la manifestation par le pouvoir, les organisateurs ont maintenu leur initiative.

Le gouvernement centrafricain a opposé un refus à la demande des leaders de l’opposition d’organiser, ce vendredi, une marche de protestation contre le projet de révision constitutionnelle piloté par le Président Faustin-Archange Touadéra.

Les raisons avancées par les autorités pour justifier l’interdiction : la « situation sécuritaire » du pays et le « caractère subversif » de l’acte que l’opposition s’apprête à poser. Mais, de son côté, le BRDC entend faire un passage en force et maintient sa manifestation. Dans un communiqué publié jeudi, son porte-parole, Martin Ziguele, « prend à témoin » l’opinion publique internationale de ce qui pourrait se produire, à l’occasion de la marche de ce jour.

Le BRDC condamne l’attitude de la MINUSCA

Par ailleurs, au sein du BRDC, on ne comprend pas le silence de la MINUSCA. La mission des Nations Unies est saisie dans ce dossier, mais n’a pas daigné répondre à la demande. Pour les responsables de la plateforme de l’opposition, la mission onusienne, par son silence, fait preuve d’un véritable mépris à leur égard. « Il y a quand même une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui mandate la MINUSCA d’assurer la protection des acteurs politiques de ce pays. La MINUSCA aurait pu, au moins, nous répondre pour dire « nous ne sommes pas en mesure d’assurer votre sécurité ». Mais nous avons eu droit à un silence méprisant, à ce jour », s’indigne Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du BRDC.

Pour rappel, l’actualité politique centrafricaine vibre au diapason d’un projet de révision de la Constitution permettant un troisième mandat. Le texte est fortement soutenue par le Président Faustin-Archange Touadéra. La population est appelée à se prononcer à l’occasion d’un référendum prévu le 30 juillet 2023.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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