L’opposition centrafricaine réunie au sein du BRDC a tenu sa marche dans les rues de Bangui, ce vendredi. Une marche sans heurts en dépit de l’interdiction formulée par les autorités.
Quelque 500 manifestants étaient dans les rues de Bangui, ce vendredi, en réponse à l’appel du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC). La manifestation s’est déroulée sans accrochages avec les forces de l’ordre qui en ont d’ailleurs assuré l’encadrement. En effet, les marcheurs ont défilé au milieu d’un important dispositif sécuritaire constitué de blindés de la MINUSCA et des éléments des forces de sécurité. Évoluant dans le calme et chantant l’hymne national du pays, les manifestants arboraient des drapeaux centrafricains ainsi que des banderoles avec des messages hostiles à la révision de la Constitution : « Pas de référendum, pas de 3ème mandat, pas de pouvoir à vie », « Non au coup d’État constitutionnel ! ».
En tête des manifestants, il y avait les leaders du BRDC dont Martin Ziguélé, porte-parole de la plateforme, qui a confié quelques mots à la presse : « Touadera veut devenir un roi qui n’a aucun compte à rendre à qui que ce soit. Même pas une démocratie parlementaire. Et c’est cela que nous refusons et nous nous opposons à ce processus référendaire qui est une escroquerie politique ».
Le professionnalisme des forces de sécurité centrafricaines
Jeudi, les autorités centrafricaines avaient émis un communiqué interdisant la manifestation. Bangui arguait de la « situation sécuritaire » du pays et du « caractère subversif » de l’acte que l’opposition s’apprêtait à poser. Malgré cela, le BRDC a tenu sa manifestation sans répression de la part des forces de l’ordre qui, au contraire, l’ont encadrée. Tout le contraire de ce qui s’est passé, mercredi dernier au Kenya, où la police a violemment réprimé une manifestation, occasionnant plusieurs morts. De six, le nombre de morts est passé à neuf, avec plus de 300 arrestations. Depuis, la police kényane fait l’objet de fortes critiques fusant de toutes parts.