Dans un communiqué de presse parvenu, ce lundi, à la rédaction d’Afrik.com, Reporters Sans Frontière (RSF) rappelle qu’il y a déjà un an que Camille Lepage, photographe, a trouvé la mort dans une embuscade entre Bouar et Garoua Boulai dans l’ouest de la République Centrafricaine (RCA) alors qu’elle était en reportage dans la région.
C’était le 12 mai 2014, entre Bouar et Garoua Boulai, où Camille Lepage, jeune photojournaliste indépendante, a été tuée par des hommes en armes, jusque là non identifiés. Elle effectuait un reportage dans cette région en proie à un conflit armé. Décrite comme photographe engagée, Camille Lepage était arrivée en Centrafrique en 2013. Elle avait déjà parcouru l’Europe, couvert la révolution égyptienne de 2011 et assisté, en 2012, à la naissance du Sud Soudan.
Alors que la Centrafrique était plongée dans une guerre civile, la photojournaliste a décidé d’y rester pour témoigner de la violence de ce conflit qui a causé des centaines de morts, des milliers de personnes déplacées et des réfugiés éparpillés dans les pays voisins. A travers son travail, Camille Lepage a montré le quotidien de la population prise dans un engrenage des groupes armés : la séléka et les anti-balaka.
A l’annonce de sa mort, le Président François Hollande avait déclaré mettre les moyens nécessaires pour « faire la lumière » sur les circonstances de son assassinat. Portée partie civile dans l’enquête ouverte à Paris, depuis une année, Reporters Sans Frontière (RSF) souligne être peinée d’obtenir des informations tangibles au regard du « contexte sécuritaire compliqué ». De même, l’enquête ouverte à Bangui n’avance pas rapidement, selon RSF qui a interrogé, sur ses attentes, Mme Maryvonne Lepage, mère de la journaliste reporter d’images (JRI), qui précise attendre « plus de précisions sur ce qui s’est réellement passé. Je comprends que l’enquête soit compliquée en RCA, en raison des faiblesses de la justice et de l’insécurité, mais nous avons besoin de la vérité pour pouvoir avancer ».
Une association dénommée « Camille Lepage – On est ensemble » a été créée afin de poursuivre l’engagement de Camille en faveur des « causes oubliées, des gens qui souffrent en silence et auxquels personne ne prête attention », révèle RSF.
L’organisation rappelle qu’en 2014, La République centrafricaine a chuté dans son classement sur la liberté de la presse, perd de nouveau une place en 2015 et se situe à la 110ème place sur 180 pays.