Centrafrique : Quatre détenus en grève de la faim


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Depuis quelques jours, la prison politique du camp de Roux à Bangui est le théâtre de grèves de la faim menées par quatre détenus emblématiques. Ces prisonniers, dont le consultant humanitaire belgo-portugais Joseph Figueira et le député d’opposition Dominique Yandocka, protestent contre leurs détentions.

Ils les considèrent « injustes et illégales ».

L’affaire Joseph Figueira : un humanitaire pris au piège

Joseph Figueira, consultant humanitaire pour l’ONG américaine FHI 360, a été arrêté fin mai dans le sud-est du pays par des mercenaires russes du groupe Wagner. Accusé d’espionnage et d’atteinte à la sûreté de l’État, il est détenu au camp de Roux. Figueira, qui travaille sur les transhumances et le monde pastoral, est soupçonné de collaborer avec des groupes armés, notamment des membres de la communauté peule. En signe de protestation, il refuse désormais les repas quotidiens apportés par la représentation diplomatique belge. Il ne consomme que de l’eau légèrement sucrée et du café.

Dominique Yandocka : un député en détention malgré son immunité

Le député d’opposition Dominique Yandocka, arrêté le 15 décembre à son domicile par des miliciens déguisés en commandos de force de réaction rapide, est accusé de complot. Bien que son immunité parlementaire n’ait jamais été levée, le parquet invoque la flagrance pour justifier sa détention. Déjà gravement malade, Yandocka avait entamé une première grève de la faim en mars dernier. Aujourd’hui, il poursuit sa protestation malgré ses problèmes cardiaques et rénaux, partageant sa cellule avec Joseph Figueira.

Les Franco-Algériens Osmani Samir Antonio et Bensalem Hacade : des hommes d’affaires piégés

Osmani Samir Antonio et Bensalem Hacade, deux Franco-Algériens impliqués dans le secteur minier, ont été arrêtés le 10 juin à Bangui. Présentés comme des mercenaires en possession d’un arsenal de guerre, ils seraient, selon plusieurs sources, victimes d’un différend d’affaires. Ce conflit les oppose à des personnalités influentes de la capitale. Les deux hommes se trouvent actuellement à l’infirmerie du camp de Roux, affaiblis par leur grève de la faim.

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Une protestation qui révèle les dysfonctionnements judiciaires

Les grèves de la faim menées par ces quatre prisonniers mettent en lumière les graves dysfonctionnements du système judiciaire centrafricain. Les accusations portées contre eux sont qualifiées de fallacieuses par de nombreux observateurs. Leur détention est perçue comme une manipulation orchestrée par les mercenaires de Wagner, qui exercent une influence croissante en Centrafrique.

Appels à la mobilisation et condamnations internationales

La situation des détenus du camp de Roux a suscité une vive réaction de la part de la communauté internationale. Des organisations de défense des droits de l’homme et des personnalités politiques appellent à leur libération immédiate. La grève de la faim de ces prisonniers, loin d’être un simple acte de désespoir, est une déclaration de résistance face à l’injustice et à la répression.

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