Le gouvernement centrafricain a appelé, mardi soir, la population au désarmement. Alors que la situation sécuritaire reste fragile, ce nouvel appel du ministre de la Défense ressemble à un aveu d’impuissance du pouvoir en place.
Le ministre centrafricain de la Défense, Thomas Théophile Timangoa, qui s’adressait aux habitants la capitale, Bangui, leur a « demandé » de rendre leurs armes, telle une bouteille jetée à la mer. Dans un communiqué lu à la radio, ce mardi soir, il fait appel « notamment à toutes les personnes détentrices d’armes de guerre » pour qu’elles déposent leurs « »armes sans condition » et attendent « le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) ».
Ce message du gouvernement intervient alors que pas plus tard que ce mardi, un sous-officier de l’armée a été tué dans le 3e arrondissement de Bangui. Des tirs nourris entendus au cours de la journée dans un autre quartier de la capitale, vers PK 5, ont aussi entraîné des mouvements de fuite des habitants des quartiers voisins.
L’armée ne contrôle pas encore totalement la ville
Il ne fait pas de doute que dans ces conditions d’insécurités, alors que l’armée ne contrôle pas encore totalement la ville, les populations traumatisées par les lynchages des mois derniers, risquent de traîner les pieds pour répondre à cette « demande » du gouvernement. « L’armée, dans sa mission de protection des personnes et des biens, traitera tous les contrevenants comme des cibles militaires », avertit Thomas Théophile Timangoa, selon l’AFP.
Les menaces du ministre de la défense pourrait ne pas suffire pour mettre en application ce désarmement. Il en appelle ensuite « à une collaboration entre les forces française de Sangaris, africaine de la MISCA et les forces armées centrafricaines ». Ces dernières paroles du ministre révèlent la faiblesse du gouvernement centrafricain dont le manque de moyens contraste cruellement avec l’étendue de la tâche à accomplir.