La Banque mondiale a assujetti la validation des appuis budgétaires à la Centrafrique à certains critères citant notamment les réformes en matière de gouvernance et de transparence.
La Banque mondiale pose ses conditions aux autorités centrafricaines. Ce vendredi 6 mai 2022, la représentante de l’institution à Bangui a été on ne peut ne plus claire. Alors que les autorités centrafricaines ont annoncé, mercredi, que le pays est confrontée à des problèmes de trésorerie, la Banque mondiale a exigé des réformes en matière de gouvernance et de transparence budgétaire, notamment dans le secteur de la sécurité.
Au cours d’un point de presse, Han Fraeters a signifié ses attentes du gouvernement centrafricain qu’elle appelle à fournir des explications sur les dépenses dans des secteurs clés comme la sécurité, avant de songer à décaisser l’appui budgétaire. «C’est la visibilité budgétaire qui bloque en ce moment et c’est pour cette raison qu’il n’y a pas encore eu de décaissement de l’appui budgétaire», a indiqué la représentante de la Banque mondiale.
«Il n’y a pas de visibilité sur la totalité des dépenses de l’Etat, notamment les dépenses dans le secteur de la sécurité. Cette question a été posée au gouvernement, mais la réponse n’a pas été reçue. Alors on attend cette réponse», a insisté Han Fraeters. S’exprimant sur la récente adoption de la loi sur la crypto-monnaie par la République centrafricaine, elle précise qu’elle «n’a pas été discutée ou consultée par la Banque mondiale».
Et de préciser «nous avons des inquiétudes concernant la transparence ainsi que les implications au niveau de l’inclusion financière, c’est à dire l’accès des ménages aux finances du secteur financier et des finances publiques en général». Notons que la Centrafrique, qui collabore avec la société de protection russe Wagner, contre la volonté de l’Europe et des Etats-Unis, a récemment adopté le Bitcoin comme monnaie. Suffisant pour faire douter la Banque mondiale de la bonne foi des autorités de Bangui.