Centrafrique : passation de pouvoir entre Touadéra et Tiangaye


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La salle d’audience de la primature a servi ce vendredi de cadre à la passation de services entre le premier ministre sortant, le Pr. Faustin Archange Touadéra et le premier ministre entrant, Me. Nicolas Tiangaye.

(De notre correspondant)

Un jour seulement après sa nomination, le nouveau premier ministre Me Nicolas Tiangaye a pris ses fonctions. Son prédécesseur, le Pr. Archange Faustin Touadéra lui a cédé son fauteuil. Le Premier ministre sortant n’a pas trouvé nécessaire de faire le bilan de ses activités à la tête de la primature où il a servi pendant les deux mandants du président Bozizé.

Mais ce qu’on peut retenir de son parcours, c’est un homme qui sait obéir aux principes de son maître, en l’occurrence, le président Bozizé. C’est du moins, la seule chose que d’aucuns ne lui reprochent. C’est cette docilité qui fait aussi son malheur, en ce sens qu’aucune dynamique impulsée à son temps n’a réussi, si ce n’est la gestion des multiples crises engendrées par le régime de Bozizé. Les DSRP (Document de stratégies de réduction de la pauvreté) 1 et 2 qui ont été lancés en République centrafricaine, en vue d’accélérer le processus du développement du pays ont tous les deux accouché que d’une souris. En effet, le premier document qui était axé sur la pacification du territoire et l’instauration d’une paix durable, n’a engendré que de multiples rébellions à cause d’une mauvaise gestion du DDR, cumulé par la naissance de Séléka.

Le deuxième document par contre, essentiellement basé sur la relance et le développement rural et la sécurité alimentaire qui se résume en un seul slogan du ministre Fidèle Gouandjika, « manger trois fois par jour ». Ce slogan que les centrafricains considèrent aujourd’hui comme une injure à leur égard, étant donné la détérioration de la situation alimentaire où les gens mangent difficilement une fois par jour. Bref, le Pr. Touadéra a été démis le 12 janvier dernier de ses fonctions, selon les esprits des accords de Libreville.

Quant au nouveau premier ministre, Me Nicolas Tiangaye, il est déjà au
pied du mur où il aura deux défis à relever. D’abord, sa mission
ordinaire retracée par les accords de Libreville, notamment la
réorganisation des forces de défense et de sécurité ; la
réorganisation de l’administration du territoire ; le renforcement de
la justice ; la poursuite du processus de DDR (Démobilisation,
désarmement et réinsertion des ex-combattants) et de la RSS (Réforme du secteur de la sécurité) ; la nouvelle formation du conseil économique et social, y compris le paiement des salaires à termes échu. Deuxièmement, il devra apporter une valeur ajoutée à la notion de la gouvernance qui a fait le mal du gouvernement sortant.

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