M. Michel Djotodia est rentré samedi 15 juin à Bangui, après avoir pris part à la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui s’est tenue à Libreville au Gabon, le 14 juin. Le cœur des Centrafricains battaient au sujet de la probable délocalisation du siège de la Cemac basé en Centrafrique. Le président centrafricain de la transition a réussi à obtenir son maintien dans la capitale centrafricaine.
(De notre correspondant à Bangui)
Plus de peur que de mal. Le siège de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ne sera pas délocalisé de Bangui. A l’approche de la tenue de la conférence des chefs d’Etat de la Cemac, qui s’est déroulée dans la capitale gabonaise Libreville, à l’occasion du New-York Forum Africa, les Centrafricains ne pensaient pas que cette décision était possible. M. Alain Claude Bilie By Nze, Porte-parole de la présidence du Gabon avait même évoqué deux jours avant une probable délocalisation des bureaux centraux de la communauté sous-régionale : « il sera question lors de cette réunion de la crise centrafricaine, mais également de la délocalisation du siège de la Cemac », rapportait Afrikaweekly.com. Ce qui aurait porté un coup fatal à la diplomatie centrafricaine qui agonise sous le choc des événements du 24 mars dernier (le renversement de François Bozizé par les rebelles de la Séléka, ndlr) suivis par une crise sécuritaire dans le pays.
Après le rapatriement des hauts cadres des grandes institutions internationales et régionales en Centrafrique, suite à la situation politico-sécuritaire qui prévaut encore, la représentation de la Cemac, à travers son siège à Bangui, fait office de gage diplomatique non négligeable. D’où la tension palpable de la population centrafricaine, dans le doute total avant cette décision positive de maintenir le siège de la Cemac à Bangui. La résidence du commissaire de cette noble institution sous-régionale a, même, était pillée. Il était alors fort probable que les présidents de l’organisation de l’Afrique centrale décident de ne pas maintenir leur siège dans la capitale centrafricaine. Alors que François Bozizé, en son temps, avait déjà fait perdre au pays la présidence de la commission dans un ridicule bras-de-fer entre lui et l’ancien Président de la Commission, M. Antoine Ntsimi.
Heureusement, la question de la délocalisation du siège de la Cemac n’a même pas fait l’objet de débat à Libreville. A l’issue de la conférence extraordinaire des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, tenue au cours de la deuxième édition du New-York Forum Africa, l’organisation panafricaine a juste publié un communiqué de soutien à la Centrafrique : « La conférence a pris acte des conséquences de la situation en République Centrafricaine sur le fonctionnement de la commission de la Cemac et des institutions communautaires basées à Bangui. La conférence a souligné l’impérieuse nécessité pour la Cemac de continuer à apporter son aide à cette République sœur et à ses nouvelles autorités, dans leurs efforts de restauration et de renforcement de la stabilité intérieure. Elle a, par ailleurs, lancé un appel solennel à la communauté internationale, afin que celle-ci soutienne le processus de transition démocratique en cours dans ce pays ». Le président Michel Djotodia, qui a toujours peur des médias, ne s’est pas exprimé à ce sujet devant la presse afin de se targuer de sa victoire.