Quinze mineurs qui jouaient dans la cours de l’Eglise Walingba, dans un quartier du 5ème arrondissement de Bangui, ont été foudroyés vendredi soir par une explosion d’arme.
De notre correspondant, à Bangui
L’insécurité grandit chaque jour un peu plus. Des balles perdues. Des incessants tirs sporadiques d’armes par les éléments du séléka, à travers la ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine, continuent de faire des victimes. Quinze mineurs, âgés de 10 à 14 ans; sont morts dans l’explosion d’une roquette tirée en l’air par les nouveaux maîtres de la Centrafrique.
L’une des victimes, Gédéon Sayen, s’est confiée à Afrik.com : « on jouait au football sur le terrain quand on a entendu le bruit. On pensait que c’était un hélicoptère qui nous survolait. Quand j’ai voulu m’en fuir pour rentrer à la maison, je n’ai pas pu, puisque j’ai été atteint par des balles émanant de l’explosion. Alors que mes collègues gisaient déjà à terre dans leur sang. Une maman est venue m’attraper pour me mettre à terre ».
L’engin qui a causé ce dégât a explosé au centre du terrain où jouaient les enfants. Aucun d’eux n’a été épargné par le drame. Même des spectateurs ont reçu des balles.
Pour le Docteur Godji, directeur du Complexe pédiatrique de Bangui, qui a reçu les blessés, « nous avons reçu quinze enfants. Parmi eux, il y a n’a un qui est grièvement atteint et a peu de chance de survie ». Il a recommandé que ce dernier soit immédiatement transféré à l’extérieur. Selon le médecin, « six autres enfants ont des blessures graves. Sept d’entre eux présentent des moindres blessures. Après quelques soins, ils ont été remis à leurs parents ».
Violences sur violences
Signalons que cet acte n’est venu qu’alourdir le bilan des victimes des balles perdues qui affluent au quotidien dans les hôpitaux de Bangui. Mais, la population est belle et bien impuissante devant l’agression et les turpitudes des éléments du séléka qui règnent en maître dans la ville. Alors qu’ils doivent assurer la sécurité des populations civiles. Ils sèment la terreur parmi la population, faisant volontairement des victimes par des balles perdues.
Le pillage du 24 mars dernier à Bangui reste encore dans la mémoire des Centrafricains. Aujourd’hui, les fonctionnaires ne peuvent pas reprendre leur travail dans ces conditions d’insécurité persistante. Les partenaires extérieurs sont réticents à se mettre au chevet de la République centrafricaine pour relancer la machine économique en panne. Ces derniers exigent avant tout le retour au calme et la reprise effective des activités économiques. La plupart des banques également pose ce préalable avant leur ouverture.