Les éléments de la séléka qui ont fait irruption dans la ville de Bayanga, localité située à 500 kilomètres à l’ouest de Bangui, ce mercredi ont saccagé la plus importante réserve faunique de la République centrafricaine. Le maire de la ville a estimé à plus de 40 le nombre d’éléphants tués.
De notre correspondant, à Bangui
Plus de 40 éléphants de Bayanga, localité située à 500 kilomètres à l’ouest de Bangui, ont été massacrés par les rebelles de la coalition séléka, qui a pris le pouvoir depuis le 24 mars 2013. Ces éléphants appartenaient à la réserve de Dzanga-Sangha. Située aux confins du Congo, Cameroun et République centrafricaine, cette réserve a été inscrite dans le cadre du Tri-national de la Sangha (TNS) pour une meilleure protection par les trois pays côtiers.
Selon le maire de Bayanga, les rebelles qui sont rentrés dans la ville le soir du mercredi s’en ont d’abord pris au personnel du projet WWF logé à Dollys Lodge. Ils ont emporté de nombreux biens et le personnel s’est vu contraint de s’enfuir avant de se mettre à abattre les éléphants. Selon le maire de la ville, ils seraient plus de 40 à avoir été tués. Cela fait l’affaire des habitants de la ville : « les marchés de la ville de Bayanga sont saturés par la viande d’éléphants. Tous les habitants sont devenus des vendeurs de viande d’éléphants », a déploré le maire.
Rappelons que lors de la première incursion des rebelles de la séléka dans cette ville, il y a deux semaines, ils ne s’étaient pas attaqués aux animaux du parc de Dzanga-Sangha. Ils avaient promis au contraire la protection de ce patrimoine national. Cette réserve représente un grand enjeu pour la faune en général en République centrafricaine, du moins depuis le début de cette crise sécuritaire. Car, les régions du nord-est, notamment les réserves de Ndélé et autres ont été longtemps pillées par cette même rébellion qui était encore naissante dans cette partie du pays.