L’armée française manque cruellement de moyens en matériel et en hommes, au point qu’ils suffisent à peine à maintenir un niveau de sécurité acceptable. Ce sont les conclusions d’un rapport sur le dispositif militaire français présenté le 9 juillet dernier en commission à l’Assemblée nationale.
Le constat des députés PS Gwendal Rouillard et UMP Yves Fromion est sans appelle. Le manque de moyens humains et matériel de l’armée française rend dangereuse les opérations en Centrafrique et au Mali. Les deux députés ont effectué six mois d’auditions et des déplacements au Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Gabon, Centrafrique, Tchad, Emirats Arabes Unis et Djibouti pour mener à bien leur rapport sur le dispositif de l’armée française en Afrique, présenté le 9 juillet dernier en commission à l’Assemblée nationale. Il est intitulé « Evaluation du dispositif militaire en Afrique et suivi des opérations en cours », peut-on lire sur francetvinfo.
La réduction des effectifs serait contre-productive
La situation des forces armées en Centrafrique et au Mali apparaît donc comme extrêmement difficile. La réduction des effectifs est une mauvaise idée, tant l’état de tension des militaires sur le terrain est extrême, selon le texte, tandis que le manque d’investissement de l’Union européenne est souligné.
En Centrafrique, les 2 000 soldats français n’ont pratiquement pas d’appui sur le terrain car l’Etat n’est pas présent en dehors de Bangui, selon le rapport. Les moyens font défauts. Ils misent sur l’arrivée des troupes de l’ONU en septembre pour tenter de redresser la situation et de reconstruire un Etat, indiquent les députés. Au Mali, où 1 800 militaires français sont présents dans le cadre de l’opération Serval, la situation est encore loin d’être apaisée, toujours selon le texte, et la substitution de l’armée française par celle malienne n’est pas encore effectif et tarde à venir.
En Afrique, l’armée française dispose d’effectifs permanents à Dakar, 350 hommes ; Libreville, 900 hommes ; Djibouti, 1 950 hommes ; Tchad, 950 hommes ; Côte d’Ivoire, 450 hommes ; golfe de Guinée, plus de 1 900 hommes, à Mayotte et à la Réunion. Le nombre de ces militaires français devrait être réduit pour cause de restriction budgétaire, notamment à Libreville, la capitale du Gabon, où les militaires devraient passer de 900 à 350 sur place.