Depuis 2016, l’ex-Président centrafricain, François Bozizé, était interdit de rentrer dans son pays par avion. Cette décision vient d’être annulée et pourrait être considérée comme un pas dans la marche vers le retour d’exil de l’homme d’Etat.
Suite à une requête introduite par les avocats de l’ancien Président centrafricain, le général François Bozizé, le tribunal administratif de Bangui a rendu, hier mercredi, une décision annulant la note circulaire de 2016 du ministère du Transport et de l’Aviation civile interdisant à toute compagnie aérienne faisant trafic vers la Centrafrique de prendre dans ses avions l’ex-chef d’Etat, en exil depuis sa chute en 2013.
C’est au terme d’une audience publique qui a duré plusieurs heures que le tribunal, présidé par Aymard Zitongo, a rendu cette décision que Nicolas Tiangaye, l’un des principaux avocats de Bozizé considère comme une victoire partielle. L’étape suivante, à en croire l’avocat, c’est de réussir à rétablir son client dans tous ses droits de citoyen et lui permettre de rentrer librement dans son pays.
Après avoir été renversé en mars 2013, François Bozizé s’est d’abord rendu au Cameroun où Paul Biya l’avait accueilli ; mais ces derniers mois, il a été aperçu du côté de Kampala en Ouganda. Sous le coup de sanctions des Nations Unies et visé par un mandat d’arrêt international, François Bozizé n’a jamais cessé de caresser le rêve de retourner dans son pays où l’élection présidentielle est prévues pour décembre 2020.
Pour ces joutes électorales, le parti de Bozizé, Kwa Na Kwa (KNK) se prépare et son secrétaire général, Bertin Béa, avait déclaré, à quelques jours de l’audience du tribunal : « J’appelle tous les militants du parti KNK qui sont dans les huit arrondissements de Bangui vêtus en tee-shirts et casquettes à partir de 8 heures au Tribunal pour suivre la grande décision des juges concernant le retour au pays de notre grand ouvrier, président fondateur, François Bozizé qui est l’unique candidat du Parti KNK à l’élection présidentielle de décembre 2020 ».
S’il est évident que cette décision du tribunal constitue une avancée dans le processus du retour de François Bozizé dans son pays, il faut également reconnaître que la bataille à mener pour y arriver sera très rude. « Personne ne va accepter de le laisser rentrer pour se porter candidat », laissait entendre un diplomate centrafricain, il y a quelques jours.