L’instabilité demeure en Centrafrique, plus particulièrement au nord du pays où il existe un regain de violence. A Bossangoa, par exemple, on compte plus d’une centaine de morts. Par ailleurs, les relations entre chrétiens et musulmans ne sont pas au beau fixe.
La situation au nord de la Centrafrique est instable. Et pour cause, depuis le week-end dernier, les violences à Bossangoa ont repris, ce qui alourdit le bilan à plus d’une centaine de morts et des maisons incendiées. Les violences ont conduit les habitants à fuir la ville de Bossangoa et plus de 4 500 autres personnes ont trouvé refuge à l’évêché pour se mettre à l’abri des règlements de comptes. Par ailleurs, des tensions existent entre chrétiens et musulmans.
Tensions entre chrétiens et musulmans
Les tensions entre chrétiens et musulmans ont gagné en intensité depuis que des hommes armés ont attaqué la position des ex-Séléka et les membres de la communauté internationale, le 7 septembre. Les membres de la Séléka en représailles ont tué des centaines de personnes et fait fuir plus de 4 500 habitants. « Nous allons rester ici aussi longtemps qu’il le faut. Nous voulons la présence d’une force neutre, pour sécuriser la ville. C’est à ce moment-là que nous rentrerons chez nous », confie un témoin. Les musulmans quant à eux se positionnent comme des victimes, estimant être considérés comme des étrangers par les éléments de la Séléka, mourant de faim. Cependant, ils souhaitent que « la paix se fasse » à Bossangoa.
Une situation humanitaire jugée « dramatique »
La représentante du secrétaire général des Nations Unies chargée des affaires humanitaires, Kaarina Immonen, qui s’est rendue ce jeudi à Bossangoa, a appelé les autorités à vite agir afin de mettre de l’ordre. Elle dénonce une « tragédie humaine ». Kaarina Immomen s’insurge contre la situation qui prévaut au nord du pays et s’inquiète des actions limitées des humanitaires due à ce regain de violence. « J’ai suivi avec une inquiétude croissante la situation humanitaire qui s’est détériorée rapidement durant les dernières semaines au Nord-Ouest de la RCA. La sécurité est devenue un problème majeur, restreignant les mouvements des humanitaires et leurs capacités à venir en aide aux populations dans le besoin. Encore plus alarmant sont les faits de meurtres (y compris d’exécutions), torture, de violence (y compris de violence sexuelle), d’extorsion et de taxation illégale, de pillage et la destruction de maisons et de champs qui affectent la population entière de ce pays, une population déjà démunie, qui est poussée à ses limites. Cette situation est clairement inacceptable ».