Faustin-Archange Touadéra a été déclaré hier Président de Centrafrique au terme d’un long processus électoral, amorcé le 30 décembre dernier. Les défis qu’il aura à relever, sur le plan économique comme sécuritaire, sont immenses, tant le pays demeure meurtri par plusieurs années de conflits internes.
Selon les résultats du second tour de la présidentielle publiés par l’Agence Nationale des Elections (ANE), M. Touadéra a recueilli 62,71 % des suffrages contre 37,29 % pour son challenger, Anicet-Georges Dologuélé. La participation au niveau national n’a pas été aussi forte qu’au premier tour. Sur plus d’1,9 millions d’électeurs inscrits, 1 153 300 ont voté, a précisé l’ANE.
Faustin Archange Touadéra, 58 ans, ex-Premier ministre de François Bozizé de 2008 à 2013, a remporté une victoire très nette à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle en Centrafrique. Ce discret professeur de mathématiques, ancien recteur de l’université de Bangui, avait déjà créé la sensation lors du premier tour en recueillant 19 % des suffrages.
Une victoire très nette de Touadéra
Son succès s’explique par plusieurs raisons. D’une part, il jouit d’une image d’homme intègre, proche du peuple, contrairement à son rival, Anicet-Georges Dologuélé perçu comme le candidat des milieux d’affaires et de certains dirigeants politiques au sein de la sous-région. D’autre part, M. Touadéra a su rallier à sa cause la plupart des candidats malheureux du premier tour de l’élection présidentielle en RCA. 21 des 28 candidats éliminés l’ont rallié, dont certains poids lourds de la vie politique centrafricaine. C’est le cas de Jean-Serge Bokassa mais surtout du MLPC de Martin Ziguélé, dont l’apport a été non négligeable dans la nette victoire de M. Touadéra lors du second tour.
Dologuélé contraint de reconnaître sa défaite
Son rival malheureux, Anicet George Dologuélé, n’a eu d’autre choix que de reconnaître sa défaite compte tenu de l’écart constaté entre les deux candidats. Il a même décidé de ne pas porter de recours auprès de la Cour constitutionnelle. Ses chances de voir les résultats retoqués auraient en vérité été bien maigres selon un spécialiste de droit constitutionnel centrafricain.
Reste toutefois une inconnue. De quelle majorité bénéficiera M. Touadéra à l’Assemblée nationale pour soutenir les politiques qu’il entend mettre en œuvre? Réponse dans quelques jours avec les résultats du second tour des élections législatives. Quoi qu’il en soit et quelle que soit l’étendue de sa nouvelle majorité, le nouveau Président centrafricain devra s’efforcer de rassembler le plus largement possible pour tenter de pacifier un pays aujourd’hui encore très fortement fracturé.