L’archevêque, l’imam et le chef de la communauté protestante de Centrafrique ont appelé ce mardi l’ONU à rapidement déployer ses troupes en Centrafrique pour permettre un retour à la normale.
Cette fois-ci, ce sont les religieux qui ont tapé du poing sur la table. D’une même voix, ils ont appelé l’ONU à rapidement déployer ses troupes en Centrafrique pour mettre un terme à la crise qui dure depuis la chute de François Bozizé, le 24 mars 2013. « Il faut qu’une opération se réalise dans les meilleurs délais, nous voulons arrêter cette descente aux enfers », a déclaré l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, rendant compte de leurs nombreux entretiens du 12 au 22 mars à New York et à Washington.
Ils étaient ainsi accueillis à Rome par la communauté catholique San’Egidio proche du Vatican, qui soutient leurs efforts. Selon l’archevêque de Bangui, « Ban Ki-moon est conscient de la situation et souhaite une opération de la paix. (Les actuelles opérations) Sangaris et MISCA sont confrontées à des problèmes de logistique énorme. Elles ont montré leurs limites et il est temps de leur venir en aide ». Mais les trois religieux ne cachent pas leur préoccupation, sachant que cette force ne puisse être déployée avant septembre, évaluant à environ 15 000 à 18 000 hommes les effectifs d’une force de pacification efficace. « L’un de nos buts aux Etats-Unis était d’expliquer la situation humanitaire. Cela fait presque un an que les campagnes agricoles n’ont pas été effectuées. Les semences ont disparu dans les villages brûlés, alors que la saison des pluies approche », a déclaré l’imam Oumar Kobine Layama.
Les trois religieux ont également demandé le retour du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale pour « un meilleur suivi du financement qu’ils vont accorder ». De son côté, le révérend Nicolas Guerekoyame-Gbangou, président de l’Alliance des évangéliques, a insisté pour une participation plus active des Etats-Unis dans son pays. « Nous avons sollicité les autorités pour reprendre leurs relations avec la République centrafricaine. Les Européens sont là, la France mène la danse, mais il y a aussi la place pour les Etats-Unis. L’USAID doit venir en République centrafricaine avec toutes les ONG américaines », a-t-il affirmé. « Nous pensons être la voix des sans-voix », a martelé le prélat catholique, témoignant de la « peur d’être tués des habitants dans les moindres villages, et de leur fuite dans la brousse au simple bruit que fait leur voiture en arrivant ».