Le principal groupe rebel encore actif au nord de la Centrafrique a signé vendredi un accord de cessation des hostilités avec Bangui. Comme le texte paraphé en février dernier par le mouvement d’Abdoulaye Miskine, il prévoit l’amnistie pour les belligérants et la tenue d’un dialogue national. Pour le retour à la sécurité, les civils devront attendre.
La dernière fois que l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) a tenté d’entrer à Birao, au Nord de la Centrafrique, c’était par la force, au début du mois de mars dernier, avant d’en être dissuadé par l’aviation française et les Forces armées centrafricaines (Faca). Vendredi, Damane Zakaria, le chef du mouvement rebelle, est venu habillé en civil entouré de quatre de ses hommes pour signer un accord de « cessation immédiate des hostilités » avec le président François Bozizé. Le chef de l’Etat centrafricain attendait la délégation rebelle depuis près de six heures en compagnie de diplomates onusiens et français.
« Une éventuelle participation au pouvoir »
Selon Abdallah Youssouf, l’un des conseillers de l’état-major du mouvement rebelle, l’accord prévoit l’intégration des éléments de l’UFDR dans les Forces armées centrafricaines et une amnistie générale. Celle-ci devrait d’abord concerner le président et le porte-parole de l’UFDR, Michel Am Non Droko Djotodia et Abakar Sabone, arrêtés en novembre à Cotonou et toujours incarcérés au Bénin. « Une fois nos chefs libérés, ils vont discuter d’une éventuelle participation au pouvoir », a expliqué Abdallah Youssouf à l’AFP.
Les termes de l’accord sont sensiblement les mêmes que celui qui avait été signé début février dernier par Abdoulaye Miskine, le chef du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), essentiellement actif au nord-ouest du pays. Le texte prévoyait lui aussi la tenue d’un dialogue incluant l’opposition politique, les groupes armés et la société civile. L’UFDR avait implicitement exprimé son rejet de l’accord en attaquant Birao au début du mois de mars dernier.
« Nous osons croire que cet accord (…) servira d’exemple à d’autres compatriotes qui n’ont pas encore déposé les armes », a déclaré vendredi Cyriaque Gond, porte-parole de la présidence centrafricaine. Pourtant, le retour au calme dans le nord de la Centrafrique risque de ne pas être immédiat, en raison de la nature multiforme des groupes armés qui y sévissent. Pendant plusieurs mois, Bangui a même refusé de reconnaître des mouvements rebelles dans l’UFDR et le FDPC, estimant que les actes qu’ils revendiquaient étaient le fait de coupeurs de route. La frontière entre les deux est parfois ténue et les Faca eux-mêmes sont régulièrement accusés par les ONG d’exactions, dans cette région, contre les populations civiles.
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