Ce mercredi 13 janvier 2021, des attaques des forces rebelles à deux endroits proches de la capitale ont été repoussées par les Casques bleus et l’armée centrafricaine. La situation sécuritaire du pays, déjà instable, se fragilise davantage.
Des coups de feu ont été entendus ce mercredi matin, vers 5h 45, heure locale, à 9 et à 12 km de Bangui, dans les quartiers de PK 11, Damala, PK 12 et Pindao. Des troupes rebelles sont passées à l’offensive, et s’en sont prises à des positions des forces armées centrafricaines. Mais la riposte a été prompte de la part des forces loyalistes et de leurs alliés. Pour l’instant, le bilan fait état d’un mort parmi les Casques bleus, un soldat d’origine rwandaise, et 10 du côté des rebelles, ainsi que de la capture de plusieurs éléments parmi les rebelles.
Les échanges de tirs à l’arme lourde et à l’arme automatique ont obligé les populations des quartiers concernés à se terrer chez elles.
Mais des tirs ont été encore entendus dans l’après-midi. Si les autorités indiquent qu’il s’agissait d’ « opérations de ratissage » menées par les forces gouvernementales, d’autres sources évoquent des nouveaux assauts menés par les rebelles dans l’après-midi de ce mercredi. Il faut souligner que les troupes rebelles n’ont jamais été aussi proches de Bangui sur laquelle elles avaient promis de marcher, depuis la constitution de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), à quelques jours des élections du 27 décembre 2020.
Avec les attaques de ce jour, on peut légitimement se demander pendant combien de temps Bangui va-t-elle encore tenir ? Il est vrai que l’armée régulière centrafricaine, les 12 000 Casques bleus de la MINUSMA et les soutiens rwandais et russes mettent un accent particulier sur la protection de la capitale. Mais pour combien de temps encore ?
Pour sa part, Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, estime que « ce que les rebelles ont compris, c’est que la communauté internationale mesure la crise en Centrafrique à partir de ce qui se passe à Bangui. C’est pourquoi ils mènent des actions dans la périphérie immédiate de Bangui, pas pour prendre Bangui qui est très défendue, mais pour montrer que Touadéra ne contrôle plus rien ou pas grand-chose ».
Avec les 2/3 du territoire centrafricain aux mains des rebelles, les autorités de Bangui ne contrôlent, en effet, que la portion congrue. Avec leur dernières avancées, les rebelles semblent grignoter encore cette portion. De quoi mettre davantage en péril le pouvoir de Bangui.