La Cour pénale spéciale a entendu, lundi, à Bangui, capitale de la Centrafrique, des accusés de crimes contre l’Humanité. Ce tribunal hybride de magistrats locaux et internationaux a siégé pour la première fois, depuis sa création en 2015.
La CPS (Cour pénale spéciale), créée il y a tout juste sept ans par le gouvernement centrafricain, sous le parrainage de l’ONU, et qui a en charge le jugement des crimes de guerre et contre l’Humanité commis depuis 2003, avait ouvert son premier procès le 25 avril dernier. Seulement, cette première audience avait été ajournée, sans que les accusés ne soient entendus. La raison ? Leurs avocats étaient absents à ce procès.
Les premiers accusés à être présentés devant cette juridiction spéciale sont Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat. Ces membres des 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), un des plus puissants groupes armés qui terrorisent les populations depuis de nombreuses années, sont jugés pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. Leur procès est très attendu par les populations, notamment les familles de victimes.
Les accusés ont fait porter le chapeau à leur chef, Sidiki Abass, dont la mort a été annoncée en avril 2021. Seulement, Claudine Bagaza Dini, avocate des parties civiles, se dit convaincus que les accusés «essayent de jeter l’opprobre sur les uns et sur les autres». Mais la robe noire insiste que «les victimes réelles». Et de confier : Les rescapés de ces incidents sont là, on va les écouter et ils vont édifier la cour pour pouvoir faire assoir une décision saine».
Ces détenus sont accusés de la tuerie de 46 civils dans des villages situés au Nord-Ouest de ce pays d’Afrique Centrale. La tuerie avait eu lieu le 21 mai 2019. Ils sont poursuivis par la Cour spéciale pour des faits de «meurtres et tortures, autres atteintes à la dignité des personnes, notamment des traitements inhumains et autres actes dégradants».
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