Alors que le monde entier célébrait la fête des mères dimanche 26 mai, les femmes de la Centrafrique manifestaient contre la Séléka pour dénoncer les violences faites aux femmes par ces « engins de morts » (les éléments de l’ex-rébellion), en vue d’interpeler les autorités actuelles et la communauté internationale.
De notre correspondant
C’est d’autant plus marquant que ce sont les mamans de la Centrafrique qui ont manifesté, dimanche 26 mai, à l’occasion de la fête des mères, en pleurant sous le soleil battant, pour exprimer leur ras-le-bol du sort que les éléments de la Séléka leur réservent.
Elles étaient plus de 200 à marcher pour interpeller la conscience des autorités centrafricaines et de la communauté internationale afin qu’elles mettent fin à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays, et plus particulièrement aux violences faites aux femmes. Alors que toutes les femmes du monde entier célébraient la fête des mères, jour où les femmes sont à l’honneur, voilà que les femmes centrafricaines crient leur détresse.
Dans une déclaration lue par Mme Suzane Onombelle, les manifestantes, formées en cercle, s’interrogent : « comment les mères centrafricaines peuvent-elles être honorées dans leur propre pays au vu des événements actuels ? Comment pouvons-nous festoyer dans la nudité, car violées, violentées et humiliées de manière très profonde et continue ? Comment pouvons-nous festoyer avec les meurtrissures dans de nos cœurs et les larmes aux yeux avec la perte de nos enfants, et nos maris, et nos biens ? Comment pouvons-nous festoyer avec la perte de notre dignité, de l’intégrité de notre nation ? Comment pouvons-nous festoyer alors que nos églises sont profanées ? …»
Ces mots forts ont sanctionné la manifestation en sanglot des femmes croyantes qui a eu lieu, de la Place des Nations-unies au Centre-ville (PK0) en plein midi de la journée d’hier, dimanche. Arrivées au point de chute de la manifestation, au PK0 et après avoir fait trois tours du Point 0, les mamans centrafricaines ont chanté « La Renaissance », l’hymne centrafricaine, puis l’hymne de l’Association des femmes croyantes médiatrices de la paix, ainsi que des chants de louage et d’adoration.
Rappelons qu’en France, l’association « Femmes de Centrafrique debout » avait déjà organisé un grand mouvement du même type à Paris, pour les mêmes objectifs que ceux qui ont poussé les femmes croyantes de Centrafrique de descendre dans les rues. Il s’agit d’interpeller l’opinion nationale et la communauté internationale sur le sort et les traitements réservés à la nation centrafricaine en général et aux femmes centrafricaines en particulier.
Les femmes croyantes centrafricaines se disent conscientes de la situation actuelle, et étant donné que « tout pouvoir vient de Dieu », elles reconnaissent les autorités actuelles et leur demandent tout simplement de prendre leur responsabilité pour rétablir la paix et la sécurité. Pour la fête des mères manquée de cette année, elles estiment que la paix et la sécurité sont prioritaires.