En Centrafrique, le procès du député Éphrem Dominique Yandocka, accusé de complot, est reporté au 26 décembre. Une affaire sous tension, entre manque de preuves et pressions nationales et internationales.
Le procès du député centrafricain Éphrem Dominique Yandocka, accusé de complot et tentative de coup d’État, connaît de nouveaux rebondissements. Ce mardi 24 décembre, après une longue année d’incarcération, l’élu a comparu devant la Cour criminelle de Bangui. Cependant, faute de preuves concrètes, notamment des enregistrements audios pourtant annoncés par le parquet, l’affaire a été renvoyée au jeudi 26 décembre.
Immunité parlementaire et vices de procédure
Dès l’ouverture de l’audience, la défense du député a soulevé plusieurs exceptions. L’un des points majeurs de leur argumentaire repose sur l’immunité parlementaire dont bénéficie Éphrem Dominique Yandocka en tant que membre de l’Assemblée nationale. Selon ses avocats, cette immunité aurait dû le protéger de toute poursuite judiciaire sans autorisation préalable de l’Assemblée.
« Ce procès est une violation flagrante des droits de notre client. Nous demandons son annulation », a déclaré Me Albert Panda, l’un des avocats de la défense. Toutefois, la Cour a rejeté cette requête, estimant que la défense n’avait pas respecté les délais légaux pour contester la procédure.
Une affaire sans preuves tangibles ?
Le cœur du dossier repose sur des bandes sonores incriminant le député dans un complot contre l’État. Cependant, lors de l’audience, les témoins à l’origine de ces enregistrements n’étaient pas présents. La défense a dénoncé un manque de preuves solides, exigeant que ces audios soient diffusés.
Le ministère public, tout en affirmant disposer des enregistrements, n’a pas pu les présenter. Cette absence a conduit la Cour à suspendre l’audience et à fixer une nouvelle date, laissant planer le doute sur la véracité des accusations.
Un procès sous pression nationale et internationale
Depuis l’arrestation d’Éphrem Dominique Yandocka en décembre 2023, l’affaire a suscité une vive controverse. Des organisations de la société civile, des leaders politiques et même des institutions internationales comme les Nations Unies et la Minusca ont réclamé sa libération immédiate. Ces acteurs dénoncent une instrumentalisation politique de la justice, mettant en lumière les tensions croissantes entre les institutions centrafricaines et leurs opposants.
Jeudi 26 décembre : une date décisive
Alors que l’opinion publique attend avec impatience la reprise du procès, plusieurs questions restent en suspens. Les preuves promises par le parquet seront-elles enfin dévoilées ? Les témoins absents se présenteront-ils ? Ou assistera-t-on à un nouvel épisode marqué par l’incertitude ?
Pour Éphrem Dominique Yandocka, qui clame son innocence et se dit victime d’une cabale politique, cette nouvelle audience pourrait sceller son destin. Mais pour la justice centrafricaine, ce procès est aussi une épreuve de crédibilité face à des accusations de manipulation et de manquements procéduraux.