Le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni le jeudi 16 mars 2017 pour débattre de la situation en République Centrafricaine. Le Président Touadéra avait fait expressément le voyage afin d’éclairer davantage les quinze membres du Conseil de la situation réelle dans son pays, mais également tenter une nouvelle fois de plaider pour une opérationnalisation des forces de sécurité et de défense centrafricaines.
Prenant la parole lors de la séance, Le Président Faustin Archange Touadéra a d’abord mis l’accent sur les progrès déjà réalisés notamment matière de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants (DDR), tout en insistant sur les efforts supplémentaires à mener en matière de sécurité afin que le pays puisse de nouveau s’engager sur la voie du développement.
Aussi, pour le chef de l’État centrafricain, le besoin de sécurité exige, par conséquent, un nombre élevé de forces de défense et de sécurité formées, dotées de moyens adéquats et mobilisées sur le terrain aux côtés des forces des Nations Unies qui agissent, pour l’instant seules, faute de forces armées centrafricaines jugées opérationnelles.
Le Président Touadéra en a profité pour remercier le conseil de sécurité des Nations Unies, qui a adopté un mandat robuste en faveur de la Minusca pour appuyer le pays à sortir de cette crise. Tout en plaidant pour un renforcement de la Minusca en hommes et en moyens matériels pour lui permettre d’exécuter au mieux son mandat, Le Président Touadéra a fait observer au Conseil de sécurité les difficultés que ces forces éprouvent au quotidien, étant données l’immensité du territoire et la complexité des problèmes sur le terrain, qui exigent encore plus de moyens.
Tout en insistant sur les efforts supplémentaires, le Président Touadéra a reconnu la persistance de conflits entre groupes armés : « Les conflits entre groupes armés persistent à l’intérieur du pays et causent beaucoup de pertes en vies humaines et de destructions massives. C’est pour cela que nous sommes déterminés plus que jamais à mettre en place des forces nationales professionnelles, républicaines et qui assureront la protection des populations civiles aux côtés de la MINUSCA ». Cette situation rendant ainsi urgent la mise en état d’agir des forces de sécurité centrafricaines elles-mêmes.
De son côté, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, s’est voulu, malgré les défis, optimiste et rassurant. Il a insisté sur les progrès accomplis depuis le déploiement des différentes forces de maintien de paix dans le pays. Actant le fait que le Conseil a apporté depuis la crise un soutien sans faille à la Centrafrique, et ajoutant que ce soutien était indispensable, Monsieur Ladsous a dit devant le Conseil de Sécurité que «maintenant, il s’agiit de consolider les acquis et d’avancer en substance dans la stabilisation du pays et de la sous-région. Et pour cela, un soutien politique important des membres du conseil de sécurité, le maintien d’une Minusca robuste avec différentes ressources, tout cela est nécessaire».
Et d’ajouter en guise de conclusion que le chemin à parcourir reste long, mais qu’il reste convaincu qu’avec “l’engagement des Centrafricains et avec l’assistance durable de la communauté internationale notamment du conseil de sécurité, le pays pourra tourner avec succès cette page douloureuse de son histoire et avancer d’une manière résolue vers un avenir prometteur“.