Le mouvement rebelle du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), dirigé par Abdoulaye Miskine, a enlevé au début de la semaine dernière une dizaine de personnes dans la zone frontalière de la Centrafrique avec le Cameroun, précisément à Garoua-Boulaye. Les ravisseurs exigent du gouvernement centrafricain, le versement d’une rançon de dix millions de francs CFA à raison de 1 million par otage.
(De notre correspondant)
Le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), dirigé par le général Martin Koumta-Madji alias Abdoulaye Miskine, a pris en otage 10 paysans à la frontière avec le Cameroun et réclame 10 millions de francs CFA pour leur libération.
Pourtant le FDPC a signé avec le gouvernement centrafricain l’accord de paix de Libreville au même titre que l’APRD, le MLCJ, la CPJP, l’UFDR. Indiquons également que le mouvement rebelle s’est exclu de la coalition Séléka qui voulait, initialement, que toutes rébellions encore actives sur le territoire puissent se fusionner, en vue d’être plus efficace afin d’inquiéter l’ancien régime de François Bozizé dont la gestion était devenue exécrable à ces moments-là. Le FDPC a finalement opté de faire cavalier seul.
Lorsque la Séléka a pris le pouvoir, à la suite du renversement du régime de François Bozizé, Michel Djotodia a tendu la main à Abdoulaye Miskine, qui se trouvait à la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun, en lui autorisant de regagner Bangui, la capitale centrafricaine, affirmant qu’« il n’y a pas de chasses aux sorcières ». Le patron du FDPC continue, malgré cela, à s’entêter et opère toujours en loup solitaire. Le président de la transition a alors lancé une opération musclée contre Miskine trois semaines après le 24 mars 2013. Le chef rebelle a même reconnu avoir enregistré de lourdes pertes et qu’il était lui-même blessé, en promettant des représailles contre l’ex-rébellion dirigée par le nouvel homme fort de la Centrafrique.
Contre toute attente, ce ne sont pas des éléments de la Séléka qui sont visés par les représailles de Miskine, mais plutôt les pauvres populations civiles cruellement meurtries par les récents mouvements que vient de traverser la République centrafricaine. A en croire le correspondant de la radio Ndéké-Luka à Bouar, 10 personnes ont été enlevées par les éléments du FDPC à la frontière entre le pays et le Cameroun dans la région de Garou-Boulaye. Il a précisé que les otages sont pour la plupart, des mineurs et des femmes. Les kidnappeurs exigent du gouvernement centrafricain le versement immédiat de 10 millions de frans CFA, à raison de 1 million par otage.
Où est ce que le gouvernement trouvera-t-il ces sommes faramineuses ? Alors qu’il n’a pu faire face aux taches régaliennes de l’Etat, ne fut-ce que pour payer les salaires. La fête des mères est reportée à plusieurs reprises, la relance économique et administrative bloquée, à cause du non paiement des salaires.