Le Directeur de cabinet du (Dircab) ministre d’Etat à la communication, M. Patrice Yazenga a été sauvagement tabassé à son domicile, dans la nuit du vendredi à samedi dernier par un commandant de la Séléka. Et pour cause, l’épouse du commandant qui a également été battue par ce dernier a trouvé refuge dans la maison du Dircab en question. La victime a deux fractures au bras droit et des blessures à la tête.
(De notre correspondant à Bangui)
D’où viendra la libération du peuple centrafricain ? Viendra-t-elle des accords de Libreville ? Du nouveau gouvernement mis en place ? Des arguties de Djotodia ? Du changement de comportement des éléments de la Séléka ? Personne ne le sait.
Décidément, la nouvelle option pour les hauts responsables de cette ex-rébellion, c’est de commettre leur forfait au plus haut sommet de l’Etat, car au niveau de la basse couche de la population, il n’y a plus rien à piller. Mercredi dernier, ce fut un tout-puissant colonel de la Séléka qui a défié les autorités tant politiques que militaires de l’Etat.
Vendredi 20 juin, à 20 heures, c’est un tout-puissant commandant de la Séléka qui, pourchassant sa femme chez le Directeur de cabinet du ministre d’Etat à la communication, M. Patrice Yazénga, a sauvagement bastonné ce dernier. M. Yazénga ne peut pas pour le moment s’exprimer sur son lit d’hospitalisation à l’hôpital communautaire de Bangui. Toutefois, les faits relatés par sa femme à la radio nationale fait état de ce que le tout-puissant commandant qui habite non loin de sa victime a tabassé sauvagement sa femme dans une violence conjugale chez lui au point que celle-ci fuit pour trouver refuge chez Dircab, pensant que c’est une meilleure idée.
Le tout-puissant, accompagné par ses nombreux gardes rapprochés, comme tout bon officier de la Séléka, a poursuivi la femme jusque dans la maison de la victime. Sur son passage, il a d’abord adressé des gifles à la fille de M. Yanzénga, puis une autre à l’épouse de ce dernier. Ne pouvant plus supporter cette humiliation à domicile, M. Yazénga a haussé le ton pour demander à son bourreau d’attendre sa femme dehors. Une invitation qui a agacé le tout-puissant commandant la qualifiant d’atteinte à sa personne. Sur son ordre, les gardes du corps de la Séléka ont roué de coups le Directeur de cabinet du ministre d’Etat, Gazam-Betty, pour le bastonner. La victime qui suit encore des soins intensifs à l’hôpital communautaire de la capitale centrafricaine a deux fractures ouvertes au niveau de son bras droit, le visage enflé et criblé de blessures avec une mobilité générale réduite.
Rappelons qu’il y a trois semaines, la voiture de commandement du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Abdoulaye Hissen, a été emportée de chez lui par les officiers de l’ex-rébellion avant d’être récupérée après des tractations au plus haut sommet de l’Etat. Ensuite, c’est celle du préfet de Bamingui-Bangoran qui a subi le même sort. Cela va sans compter les visites insolites orchestrées dans certains départements ministériels, à l’exemple du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage qui a été récemment pillé.