Centrafrique : la police démantèle un vaste réseau de faux-monnayeurs


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Mille francs CFA
Mille francs CFA

La police centrafricaine démantèle un réseau de faux-monnayeurs à Bangui, saisissant 47 millions de francs CFA en faux billets et arrêtant trois suspects clés.

Bangui, la capitale de la République centrafricaine, est confrontée à une montée inquiétante de l’utilisation de faux billets de banque. Des opérateurs économiques et des citoyens lambda en sont victimes, mettant en lumière un problème croissant qui pourrait déstabiliser l’ensemble du système monétaire du pays. Les autorités craignent que cette prolifération de billets contrefaits n’ait des répercussions graves sur l’économie nationale, déjà fragilisée par diverses crises.

Trois hommes sous les verrous

Mercredi 7 août, la police centrafricaine a réalisé un coup de filet majeur en démantelant un réseau de fabricants de faux billets. Lors de cette opération, une somme impressionnante de 47 millions de francs CFA (environ 73 000 euros) en faux billets a été saisie. Trois individus, tous liés à un bureau d’achat et de vente de diamants, ont été arrêtés. Parmi eux, Da Sylva Molo, le dirigeant de la société, son frère cadet Yaya, et Abdoulaye Aboubakar, le démarcheur de l’entreprise. Ces arrestations marquent une étape clé dans la lutte contre ce fléau économique.

Les accusations et les dénégations

Face aux accusations, Da Sylva Molo a catégoriquement nié toute implication, affirmant qu’il avait envoyé 100 000 dollars à son frère Yaya à Bangui pour des échanges commerciaux alors qu’il se trouvait à Dubaï. Il se dit surpris d’apprendre que l’argent en question était en réalité des faux billets, une découverte qu’il aurait faite en tentant de s’approvisionner en carburant.

Yaya, quant à lui, rejette également les accusations. Cependant, Abdoulaye Aboubacar a admis son rôle dans l’importation des faux billets, révélant qu’ils avaient été fabriqués à Douala, au Cameroun, sur commande des frères Molo. Selon lui, il traversait une période difficile et n’avait pas d’autre choix.

Une opération transfrontalière

Le témoignage d’Abdoulaye Aboubacar a dévoilé l’ampleur transnationale de cette affaire. Les faux billets ont été confectionnés au Cameroun, un pays voisin, par un ressortissant nigérian à qui cinq millions ont été proposés pour ce travail illégal. Cette dimension internationale de l’affaire complique davantage les enquêtes et souligne la nécessité d’une coopération régionale renforcée pour lutter contre ce type de criminalité.

Eric Dangala, chef de service de la sûreté urbaine, a lancé un appel à la vigilance à l’ensemble des Centrafricains. Il a insisté sur l’importance pour les citoyens de bien connaître les billets qu’ils manipulent et de signaler toute anomalie aux autorités compétentes. La police prévoit également de lancer une campagne de sensibilisation afin de limiter la circulation de faux billets et d’endiguer ce phénomène avant qu’il ne cause des dommages irréparables à l’économie du pays.

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