Centrafrique : la France est « derrière » le chaos pour « exploiter le pétrole »


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La crise centrafricaine n’a rien de religieux. Mais plutôt un conflit orchestré par des politiques, avec l’appui de la France et du Tchad, pour des intérêts purement économiques.

(De notre correspondant à Dakar)

Le loup est toujours dans la bergerie en Centrafrique. Le principal instigateur de toutes les perturbations n’est autre que la France. C’est la conviction des membres du Mouvement patriotique africain (MPA) basés au Sénégal.

Son chargé de communication stratégique, Andropov Emasse, pointe un doigt accusateur « le prétendu pompier français qui manipule la séléka et les anti-balaka ». S’appuyant sur l’histoire, pour étayer ses propos, il signale : « en 2003, lorsque le général Bozizé a renversé Ange Felix Patassé, il était soutenu par la France ». Précisant que « c’est de la même manière que la France a subventionné Michel Djotodia, pour renverser François Bozizé du pouvoir ». Tout cela, « pour mettre sa marionnette au pouvoir et renouveler et revoir les accords avec la Centrafrique ».

« La France ne désarme ni la séléka, ni les anti-balaka »

La preuve que « l’instabilité en Centrafrique arrange la France qui craint de voir ses intérêts tomber sous le giron chinois à qui le Président déchu avait concédé l’exploration et l’exploitation pétrolifère de la région du Nord-est », rappelle le coordinateur de la jeunesse du MPA, Jöel Moyéyégue. Qui souligne que « la France ne désarme ni la séléka, ni les anti-balaka et n’intervient pas la nuit ». Le Tchad est aussi accusé de « déstabiliser la Centrafrique pour siphonner son pétrole et empêcher son exploitation, car ces deux pays bénéficient d’un bassin pétrolifère commun ».

« Conflit pas religieux »

Les enjeux géopolitiques ainsi campés, la jeunesse du MPA dénonce en sus « la manipulation médiatique de cette crise par les médias occidentaux » qui, selon eux, « veulent faire croire que la Centrafrique est aux prises à une guerre interconfessionnelle entre la séléka musulmane et les anti-balaka chrétiens ». Or, « en réalité, tout cela n’est qu’une manipulation, car même si la séléka est en majorité composée de musulmans, elle compte dans ses rangs des chrétiens ». En réalité, la milice séléka « est composée de mercenaires tchadiens et soudanais recrutés par des hommes politiques dont celui de transition sortant, Michel Djotodia ». Et les anti-balaka, « sont tout sauf une milice chrétienne ». En vérité, « c’était un groupe d’auto-défense mis en place par des paysans, face à un vide sécuritaire qui régnait dans le pays et permettait à des rebelles venus du Tchad de piller, saccager et convoyer des troupeaux vers leur pays ». Ce concept a été repris par des politiques qui font croire que ce sont des chrétiens qui se révoltent face à la prise du pouvoir par la séléka musulmane.

« François Bozizé, qui est derrière cette milice »

La rumeur, dit « que se serait l’ancien Président François Bozizé, qui est derrière cette milice », mais aussi « que des jeunes exacerbés par les pratiques de la soi-disant séléka se sont mobilisés ». Dans tout ce micmac orchestré par les politiques, ils manipulent une population centrafricaine majoritairement analphabète, et lui font croire à un conflit interreligieux. Dans un pays, « où jadis, toutes les communautés cohabitaient en parfaite harmonie ».

Les membres du MPA basés au Sénégal comptent poursuivre leur politique de sensibilisation, pour amener leurs compatriotes à bannir la violence.

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