Une flambée de fièvre de la vallée du Rift touche Ngaoundaye en Centrafrique, avec cinq cas confirmés et un décès. Ce nouvel épisode épidémique relance le débat sur les failles du système de santé et l’urgence d’une réponse coordonnée.
Depuis la fin de l’année 2024, une nouvelle menace sanitaire inquiète les habitants de Ngaoundaye, dans le nord-ouest de la République centrafricaine. La fièvre de la vallée du Rift (FVR), une maladie zoonotique transmise par les moustiques ou le contact avec des animaux infectés, réapparaît dans cette région. Cinq cas confirmés, dont un décès, ont été recensés entre le 23 décembre 2024 et le 8 janvier 2025, selon le ministre de la Santé, Dr Pierre Somsé. Alors que la vigilance est de mise, cette flambée épidémique relance les débats sur les lacunes du système de santé et les moyens de prévenir de telles crises.
Une maladie récurrente aux conséquences graves
La fièvre de la vallée du Rift n’en est pas à sa première apparition en Centrafrique. Des épidémies similaires avaient déjà touché les localités de Boali en 2019 et d’autres régions en 2022. La maladie, causée par un virus transmis à l’homme par des moustiques infectés ou par contact direct avec le sang ou les organes d’animaux contaminés, présente un risque majeur pour la santé publique. Les symptômes incluent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et, dans les cas graves, des hémorragies pouvant entraîner la mort.
La contamination des animaux domestiques, tels que les bœufs, les moutons et les ânes, accentue l’ampleur de la crise. Les conséquences économiques sont également évidentes, avec des pertes dans les élevages et des restrictions sur les déplacements d’animaux.
La mobilisation des autorités sanitaires
Face à cette situation alarmante, le gouvernement centrafricain a rapidement mis en place des mesures de contrôle et de prévention. Des équipes de surveillance épidémiologique ont été déployées dans le district sanitaire de Ngaoundaye pour identifier les cas suspects et contenir la propagation du virus. Le ministre de la Santé a rappelé les règles essentielles : se protéger des piqûres de moustiques, éviter tout contact avec des animaux malades, et consulter rapidement un médecin en cas de symptômes.
En parallèle, des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour encourager les éleveurs à vacciner leurs troupeaux et respecter les normes d’hygiène. La vaccination animale constitue une des principales barrières contre l’épidémie.
Une lutte de longue haleine
Cette recrudescence de la fièvre de la vallée du Rift met en lumière les faiblesses du système de santé centrafricain. L’insuffisance des infrastructures, la difficulté d’accès aux zones reculées et le manque de moyens financiers compliquent les efforts de prévention et de réponse.
Cependant, cette crise offre aussi une opportunité de renforcer les systèmes de surveillance épidémiologique et d’investir dans des stratégies de long terme. La collaboration avec des organismes internationaux et des instituts de recherche, comme l’Institut Pasteur de Bangui, est cruciale pour développer des solutions adaptées aux réalités locales.
Un appel à la solidarité
La fièvre de la vallée du Rift ne concerne pas uniquement la Centrafrique. Les pays voisins doivent être prêts à agir en cas de propagation. Une approche régionale coordonnée est indispensable pour prévenir de futures épidémies.
La situation à Ngaoundaye est un rappel poignant que la santé publique est une responsabilité collective. En sensibilisant, en vaccinant et en respectant les mesures de prévention, il est possible de limiter l’impact de cette épidémie et d’empêcher qu’elle ne se transforme en crise nationale.