La Cour constitutionnelle centrafricaine vient de mettre fin à la tentative de révision de la Constitution émanant de l’Assemblée nationale et soutenue par le Président Faustin Archange Touadéra en personne. A travers cette décision, le juge constitutionnel vient de contrarier les plans du chef de l’Etat.
La Cour constitutionnelle a rejeté, ce vendredi 5 juin 2020, le projet de révision de la Constitution qui lui a été soumis depuis mi-mai. En effet, la proposition votée par l’Assemblée nationale, en avril, a rencontré l’adhésion du chef de l’Etat qui s’est empressé de la soumettre au juge constitutionnel. Après un examen minutieux de ce projet de révision dont le point central concerne le maintien au pouvoir du Président Faustin Archange Touadéra jusqu’à une date ultérieure en cas d’impossibilité de respect du calendrier électoral (cas de force majeur comme l’actuelle crise sanitaire due au Coronavirus) qui prévoit l’élection présidentielle pour décembre.
La décision de la Cour constitutionnelle a été présentée à la presse ce vendredi matin par la présidente de l’institution, Danielle Darlan. « Le peuple a clairement manifesté sa volonté d’instituer un verrou constitutionnel en ce qui concerne le mandat du président de la République », a-t-elle déclaré. Pour la Cour constitutionnelle, en cas de vide juridique dû à l’incapacité avérée à respecter les délais légaux prévus pour les élections, la décision ne sera pas laissée aux seuls députés, mais à tous les citoyens à travers l’organisation d’une concertation nationale.
Cette décision de la Cour constitutionnelle vient de mettre fin au rêve du Président Touadéra de profiter du contexte sanitaire pour rester à la tête du pays au-delà de son mandat constitutionnel qui vient à échéance en décembre.