L’Union européenne a tiré la sonnette d’alarme contre l’escalade de la violence en Centrafrique, ces derniers jours.
La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, s’est alarmée, ce jeudi, de « l’escalade de la violence » ces derniers jours en Centrafrique, et appelé la communauté internationale à agir rapidement.
« Je suis alarmée par la détérioration de la situation à Bangui et l’escalade de la violence depuis le 22 mars, sur la situation extrêmement grave dans le pays africain. Les attaques contre des civils sont inacceptables », a-t-elle indiqué.
Catherine Ashton a affirmé qu’elle était particulièrement préoccupée par « la vulnérabilité des minorités qui sont victimes d’actes de représailles.
L’action combinée de la force africaine MISCA et de l’opération française Sangaris est essentielle pour réduire la tension et rétablir l’ordre public dans les meilleurs délais. Les attaques les visant sont donc inacceptables ».
La capitale centrafricaine a connu en effet une flambée de violences ces derniers jours. Près de 20 personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont éclaté entre des groupes armés, opposant notamment des miliciens anti-balaka, majoritairement chrétiens, à des pillards à des musulmans. Le chef de la MISCA a annoncé mercredi que la force africaine considérait « les anti-balaka comme des ennemis » et qu’ils seraient traités « en conséquence ».
Pour Catherine Ashton, la « situation présente un risque accru pour le processus de transition, l’intégrité territoriale et la stabilité de l’Afrique centrale. La communauté internationale doit agir rapidement pour prévenir de nouveaux bains de sang en Centrafrique, et l’UE entend prendre sa part dans ces efforts », précise-t-elle. Seulement, l’Union européenne n’a pour le moment pas transformé ses mots en actes. Les pays européens rechignent depuis des semaines à mobiliser les effectifs et les moyens, notamment logistiques, nécessaires au lancement de la mission militaire Eufor-RCA, qui doit prêter main forte aux forces africaines et françaises. Le lancement de cette force initialement prévu la semaine dernière a été reporté.
Agacé par la lenteur de ses partenaires européens, le Président français François Hollande avait appelé vendredi, à l’occasion d’un sommet européen, ses homologues à « faire un effort » pour mobiliser les 500 militaires nécessaires au déploiement.