La tension politique monte d’un cran en République centrafricaine. L’opposition dénonce une volonté du Président Faustin Archange Touadéra de s’accrocher au pouvoir au-delà du délai constitutionnel. A cet effet, elle prévoit d’organiser une grande mobilisation, le 27 août prochain, à Bangui.
La récente déclaration du chef de l’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadéra, d’inviter ses concitoyens à un référendum en vue de modifier la Constitution passe mal chez l’opposition de son pays qui appelle à barrer la route au dirigeant. L’Assemblée nationale centrafricaine a répondu favorablement à la requête du gouvernement de modifier la Constitution. La Plateforme des jeunes leaders de l’opposition promet des actions.
«La Constitution actuelle n’empêche pas le président de la République de nous créer des universités pour compléter avec l’unique qu’on a depuis la nuit des temps. Elle n’empêche pas le gouvernement de construire des routes. Donc si on veut vraiment vivre une paix durable dans ce pays, il faut qu’on essaie de mettre en avant la notion de l’alternance politique», a indiqué un des responsables.
«On va utiliser les moyens légaux qui seront à notre disposition. On a des textes du pays qu’on va exploiter pour essayer de mener à bien ce combat», a-t-il poursuivi. Pour le Bloc républicain pour la défense de la Constitution, «Touadera est décidé à s’accrocher au pouvoir». Le coordonnateur de cette coalition d’opposition estime que «ce qui se projette, c’est un pouvoir totalitaire». L’opposant décrit «un Président tout puissant, qui décide de tout, entouré de courtisans chantant ses louanges».
Pour la coalition, «ce serait un tragique recul qui amoindrirait les énormes sacrifices consentis par le peuple centrafricain, au travers de son histoire mouvementée pour triompher de la dictature et instaurer une société de liberté et de cohésion sociale», annonçant «pour le samedi 27 août 2022, la tenue d’un grand meeting», pour aller «rencontrer le peuple, le vrai peuple».
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