La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique a exigé l’arrestation immédiate des membres de la garde présidentielle auteurs de l’assaut qui a fait des blessés dans les rangs des Casques bleus, à Bangui.
L’ONU fait monter le mercure chez les autorités centrafricaines, à la suite de l’attaque contre des Casques bleus, lundi 1er novembre. La mission onusienne en Centrafrique a en effet exigé, ce mercredi 3 novembre, l’arrestation immédiate des membres de la garde présidentielle qui ont blessé une dizaine de Casques bleus, lors d’un assaut perpétré à Bangui.
Dans un tweet diffusé mercredi 3 novembre, Mankeur Ndiaye, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU par ailleurs chef de la MINUSCA, a indiqué que «les auteurs de cette attaque criminelle contre les Casques bleus doivent immédiatement être mis aux arrêts», appelant à ce que ces derniers soient traduits devant la justice.
La MINUSCA a annoncé qu’elle mènera ses propres investigations sur le grave incident du 1er novembre au cours duquel dix Casques bleus égyptiens non armés et arrivés le même jour à Bangui pour y être déployés, ont été blessés par des tirs de la garde présidentielle. De leur côté, les autorités centrafricaines ont exigé, avec fermeté, qu’une enquête conjointe soit diligentée afin de situer les responsabilités.
Dans un communiqué, Bangui a affirmé que les Casques bleus égyptiens blessés par balles, tirées par la garde présidentielle, prenaient des photos de la résidence du chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra, dans la capitale, Bangui. «Trois minibus de la MINUSCA rentraient de l’aéroport Bangui M’poko, en convoi unique, à leur base située non loin du domicile du président de la République, chef de l’Etat. Un des bus se serait égaré», indique le gouvernement.
«Le chauffeur, qui semblait ne pas connaître le chemin, se retrouve dans le dernier périmètre interdit, zone de sécurité de la résidence du président de la République. Dans le véhicule les occupants prenaient des photos de la résidence. A quelle fin ? Nous ne savons pas… La garde présidentielle s’en rend compte et tente d’interpeller le chauffeur qui refuse d’obtempérer en prenant la fuite», poursuit le communiqué.
Dans sa course, le bus de l’ONU aurait «mortellement heurté une jeune fille, la traînant sur plus de vingt mètres… Les éléments de la sécurité présidentielle ayant aperçu la fille sous le bus auraient fait des tirs de sommation en l’air ainsi que sur les pneus du véhicule pour le stopper mais en vain… Ces tirs auraient occasionné des blessés dans le bus de la MINUSCA», a justifié le gouvernement centrafricain.
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