Les troupes tchadiennes, déployées en République centrafricaine pour le compte des Forces multinationales de la MICOPAX, afin de s’interposer
entre les parties en belligérance, notamment les Forces Armées Centrafricaines (FACA) et les rebelles du Séléka, ont vu leur mandat prorogé jusqu’en 2014. C’est le président tchadien lui-même, Idriss Déby qui l’a annoncé à l’agence de presse Reuters.
(De notre correspondant)
Le président tchadien, Idriss Déby, a décidé de proroger le mandat des forces tchadiennes, déployées en République centrafricaine pour le compte des Forces multinationales de la MICOPAX, jusqu’en 2014. Et pour cause, l’accord de paix entre les rebelles du Séléka et le pouvoir en place reste fragile.
Après la signature des accords de Libreville entre les rebelles du
Séléka, conduits par M. Michel Dotodja et les Forces Armées
Centrafricaines (FACA), le 11 janvier 2013, les Centrafricains ont retrouvé la paix, du moins en ce qui concerne la crise entre l’armée régulière et la rébellion Séléka. Cependant, il s’agit d’une paix précaire en ce sens que les belligérants cachent des zones d’ombres. Le président François Bozizé s’est renforcé en matériels lourds de guerre en provenance de l’Afrique du Sud et autres pays qu’il a estimés être des pays amis. Cela va de même pour des troupes étrangères mobilisées à cet effet.
De leur côté, le rebelles du Séléka détiennent toujours leurs armes en main et menacent même, à en croire les interventions de leurs troupes sur RFI, de poursuivre leur projet d’investir le pouvoir de Bangui, en dépit de ces accords. La cohabitation du pouvoir actuel et des membres de la rébellion au sein d’un même gouvernement d’union nationale laisse craindre plusieurs facteurs de risque. Leur volonté de présenter un projet de rupture, afin de défendre les différents entités du Séléka au sein du gouvernement, comme l’a évoqué l’ancien ministre d’Etat Cyriaque Gonda, peut bloquer le processus de réconciliation et ramener la Centrafrique à revivre les malheureux événements de décembre dernier.
Quoiqu’il en soit, le climat est de toute façon délétère avec une paix précaire, acquise grâce à la pression des organisations sous-régionales. D’où la prorogation du mandat des troupes tchadiennes mobilisées en République centrafricaine pour, en son temps, assurer l’interposition entre les FACA et les rebelles du Séléka. Le président tchadien Idriss Déby a déclaré à Reuters que la situation en République centrafricaine « nécessitera au moins un an de présence, correspondant à la durée de la transition ».
Il sera question d’appuyer le gouvernement de transition jusqu’à la fin de son mandat. Rappelons que le contingent militaire tchadien de la MICOPAX, rassemblant plus 400 hommes lourdement armés, a été déployé d’abord à Sibut pour barrer la route à l’avancée fulgurante des rebelles sur Bangui. Puis, ils se sont repliés pour constituer la ligne rouge de Damara, où ils sont basés aujourd’hui.