Centrafrique : gouvernement et rebelles signent un accord de paix à Libreville


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Un gouvernement d’union nationale sera formé dans les prochains jours mais le président Bozizé reste au pouvoir, jusqu’à la fin de son mandat en 2016 avec un premier ministre de l’opposition.

Les négociations ouvertes à Libreville mercredi entre les frères ennemis Centrafricains, qui se déchirent depuis le 10 décembre 2012 dans un conflit politico-militaire ont aboutit ce vendredi à la signature d’un accord de paix entre les principaux belligérants. Le texte d’entente paraphé par les protagonistes prévoit un cessez-le-feu immédiat et le maintien du président Bozizé au pouvoir, jusqu’à la fin de son mandat en 2016. Il préconise également la formation d’un gouvernement de transition et d’union nationale, dirigé par un Premier Ministre de l’opposition.

Les négociations organisées à Libreville depuis mercredi par les chefs d’Etats de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), en vue de la sortie de crise en République Centrafricaine n’ont pas été faciles. Il a fallu 24h supplémentaires pour faire bouger les lignes et aboutir à un compromis entre les parties en conflit.

Selon les accords signés cet après-midi, sous la houlette de la CEEAC, le président François Bozizé devrait rester au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat en 2016, alors qu’un gouvernement de transition et d’union nationale de 12 mois, dirigé par un Premier Ministre issu de l’opposition doit être rapidement mis en place. Le texte recommande aussi un cessez-le-feu immédiat, qui sera surveillé par les forces d’interposition. Les rebelles doivent également abandonner les villes conquises lors des combats, selon l’esprit des accords, qui exigent également le retrait des soldats sud-africains et ougandais de la RCA.

Le rôle du gouvernement de transition sera notamment d’organiser des élections législatives anticipées. Le président Bozizé, qui a pris part à ce sommet de Libreville a souhaité à la fin des ces assises que l’ensemble de la classe politique, les rebelles et la société civile se retrouvent à Bangui à compter de samedi, afin d’entamer les pourparlers devant aboutir à la formation de ce gouvernement.

Le président Tchadien, Idriss Deby Itno, qui a présidé les travaux de clôture de ces pourparlers de paix, a dit être très satisfait des accords signés et a invité les Centrafricains à une « prise de conscience collective », laquelle sera le point de départ pour la construction d’une RCA « prospère et stable ».

Les responsables de la société civile centrafricaine, arrivés à Libreville depuis mardi à l’occasion de ces pourparlers ont pour leur part ce vendredi, au cours d’une conférence de presse dans la capitale gabonaise, plaidé pour l’organisation d’un dialogue national à Bangui, pour « laver le linge sale en famille » et l’ouverture des couloirs humanitaires dans les zones touchés par le conflit, ainsi que l’indemnisation des victimes. « Les uns et les autres sont venus à Libreville pour le partage du gâteau, tandis que les victimes sont encore cachées dans les forêts, épeurés. Personne ne pense à eux en ce moment. Nous devons lever la voix pour défendre leurs droits », a déclaré Gervais Lakosso, directeur de l’ONG d’action culturelle et d’animation pour le développement, s’exprimant devant les journalistes.

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