Il y a quelques jours, alors que des groupes armés ont allumé des foyers de violences dans plusieurs villes de la République centrafricaine, François Bozizé a été nommément cité parmi les auteurs de ces troubles. La dernière sortie médiatique de Jean-Eudes Teya, secrétaire général de Kwa Na Kwa (KNK), le parti de François Bozizé, semble apporter de l’eau au moulin de ceux qui accusent l’ex-Président.
Depuis quelques jours, une flambée de violences a été observée en République centrafricaine où des groupes armés tentent de prendre le contrôle de certaines villes, dans l’optique de saboter le double scrutin présidentiel et législatif du 27 décembre. Le nom du général François Bozizé, candidat recalé au scrutin, est clairement cité dans ces actes. L’ancien chef d’Etat est accusé par le gouvernement actuel de tentative de coup d’Etat. Cette accusation intervient à la suite de la fusion des trois principaux groupes armés du pays : le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), actif dans le Nord, les 3R (Retour, réclamation, réhabilitation), un groupe majoritairement composé de Peul, présent dans l’Ouest, et des milices anti-balaka, réputées favorables à François Bozizé, pour créer la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) à laquelle se sont ajoutés trois autres groupes.
Ce jeudi, cette coalition, qui mène, depuis une semaine, une offensive contre les forces gouvernementales, a décrété un « cessez-le-feu unilatéral » de trois jours devant arriver à échéance avant le scrutin. Les responsables de la coalition ont également appelé le Président Faustin-Archange Touadéra à « suspendre les élections dont les conditions de bon déroulement n’ont jamais été réunies ».
Le gouvernement centrafricain n’a pas tardé à réagir à cette annonce des rebelles : « Le document n’est pas signé. C’est un cessez-le-feu unilatéral, un non-événement, et nous n’avons pas vu ces gens-là s’arrêter dans leurs actions », a déclaré, jeudi, le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui.
Ce vendredi, c’est au tour du secrétaire général du KNK, parti de François Bozizé, de monter au créneau pour répondre au gouvernement : « Un accord de cessez-le-feu, ça ne vaut que si la personne en face accepte les conditions demandées. Or, depuis hier, le Premier ministre du gouvernement centrafricain a rejeté formellement la proposition que nous avons faites d’observer une trêve. Par conséquent, il n’y aura pas de trêve de Noël ».
A la question de savoir si François Bozizé est effectivement le leader de la coalition, Jean-Eudes Teya déclare : « le problème n’est pas de confirmer ou de nier », avant de poursuivre : « le gouvernement centrafricain, le Président Faustin Archange Touadéra, son Premier ministre, Firmin Ngrebada, sont les acteurs de l’accord de Khartoum. Ils ont donc, depuis un an, discuté avec les groupes armés. Pourquoi d’autres personnes n’auraient pas le privilège de discuter avec les protagonistes de la crise ? ».
Ces propos du secrétaire général du KNK lèvent toute équivoque quant à la responsabilité de François Bozizé dans les dernières violences qui agitent la République centrafricaine. Une réaction qui fait suite à l’invalidation de sa candidature par la Cour constitutionnelle.