Jour après jour, la Centrafrique s’enfonce dans la violence. Ce lundi, c’est à Bambari, au centre du pays que de nouvelles exactions ont été perpétrées, entraînant la mort de 17 personnes.
Alors que Bambari avait déjà été récemment au centre des violences, une réunion entre les représentants des anti-balaka, des ex-Séléka et des forces internationales s’était tenue pour calmer la situation. Rien n’y fait. Ce lundi, une attaque de jeunes se réclamant des anti-balaka a fait 17 morts parmi la population peulh de confession musulmane.
Près de « 17 personnes, toutes des membres de la minorité peulh, ont été tuées lundi par des jeunes armés se réclamant des anti-balaka, lors d’une attaque de leur campement. Certains corps ont été mutilés et brûlés par les assaillants », a indiqué à l’AFP un officier de Bangui sous couvert d’anonymat. Les représailles ont été brutales. « Cette attaque a entraîné des violences dans le centre de Bambari où des tirs ont été entendus dans certains quartiers, faisant quelques morts ainsi que des blessés et fuir au moins 6 000 personnes à l’évêché, à la cathédrale Saint-Joseph notamment », a-t-il encore précisé. Plusieurs maisons auraient été incendiées dans certains quartiers de Bambari.
« On ne les maîtrise pas »
Les responsables anti-balaka ont nié être à l’origine de cette attaque. Ils ont déclaré que « ces jeunes incontrôlés » agissaient « de leur propre chef pour des raisons inavouées ». « Ce n’est pas au moment où les responsables anti-balaka et ex-séléka sont entrés en contact, dans la perspective d’une dynamique de paix et de réconciliation, que les anti-balaka vont se livrer à de pareils actes », a rapporté un des responsables, Brice-Emotion Namsio. « Ces gens-là, on ne les maîtrise pas, on n’a aucun contact avec eux, on ne cautionne pas ce genre de chose », a encore indiqué le numéro deux du mouvement, Sebastien Wenezoui. Il poursuit : « ils ne doivent pas continuer à semer du désordre au nom des vrais anti-balaka», peut-on lire sur RFI.
La situation paraît inextricable et les autorités de transition sont terriblement impuissantes face à cette recrudescence de la violence. Les membres de la rébellion de l’ex-séléka seraient en train d’installer une administration parallèle dans le centre et le nord du pays. Le journal Centrafrique Libre révèle que des hommes armés se regrouperaient à Birao, ville de l’extrême nord du pays, près des frontières du Tchad et du Soudan. Ils seraient en train de préparer une nouvelle offensive sur Bangui.