La Fédération des associations de femmes entrepreneures de la Centrafrique (Fafeca), portée par sa présidente, Portia Abazene, a présenté ses différentes activités et missions, jeudi, à l’ambassade centrafricaine, à Paris. L’ambition de l’organisation, qui forme et accompagne les femmes entrepreneures, est de permettre le développement de la République centrafricaine par l’entrepreneuriat féminin et de créer une antenne à Paris, mais aussi à Washington, dès 2024.
Le développement de la Centrafrique ne se fera pas sans les femmes ! Voilà le mot d’ordre de la Fédération des associations de femmes entrepreneures de la Centrafrique (Fafeca), réunie, ce jeudi matin, à l’ambassade de la Centrafrique, à Paris, pour présenter ses différentes activités et missions. Mais également son objectif pour l’année 2024, qui est de créer une antenne sur Paris et à Washington.
« Nous voulons installer une antenne à Paris pour que des entrepreneures centrafricaines viennent se former »
Une conférence qui a été organisée par la présidente de la Fédération, Portia Abazene, de passage à Paris, en présence des ambassadeurs de la République centrafricaine, à Paris et à Washington. De nombreux Centrafricaines et Centrafricains issus de la diaspora en France ont également participé à l’évènement. « Nous voulons développer l’accès à la formation pour les femmes entrepreneures. Il y a le collège de Paris Sorbonne qui forme des femmes, pourquoi pas des Centrafricaines ? C’est dans cet objectif que nous ambitionnons d’installer une antenne de la Fafeca à Paris. Dans le but également de permettre à des femmes centrafricaines de venir se former ici en France », explique Portia Abazene.
Une Fédération créée pour rendre visible le travail des femmes en Centrafrique
La dirigeante de la Fédération rappelle que la Fafeca a été créée, il y a cinq mois, « pour rendre visible le travail fait par les femmes entrepreneures en Centrafrique car nous nous sommes rendu compte qu’il n’y a pas de visibilité, notamment du travail des femmes rurales, qui n’ont pas accès à la formation ni aux opportunités de marché », renchérit-elle.
Le rôle de la Fédération est aussi de créer des synergies et rassembler toutes les associations qui œuvrent pour soutenir les femmes, souligne la dirigeante. « Les femmes centrafricaines ne peuvent pas rester en arrière-plan, nous devons d’autant plus nous préparer car la Zeclaf arrive en janvier 2024 et nous ne voulons pas être assaillies ni envahies… Nous avons mis en place un bureau dans toutes les provinces centrafricaines et il est donc très important également pour nous d’installer un bureau ici à Paris, qui servira aussi de relais pour les femmes entrepreneures de la Diaspora, membres de la Fafeca, qui est une faîtière de toutes les associations pour parler d’une même voix ».
Promouvoir l’entrepreneuriat féminin et l’excellence !
La Fafeca se veut aussi être un moyen de promotion de l’entrepreneuriat féminin par excellence, rappelle Portia Abazene, qui appelle également toutes celles qui souhaitent entreprendre à quitter leur zone de confort pour aller vers le succès.
« Notre vision s’enrichit de toutes les associations de la République centrafricaine. Dans la Fafeca, je rappelle qu’il y a l’organisation des femmes rurales qui regroupe des milliers de femmes », insiste Portia Abazene, appelant à une mutualisation des forces et des femmes de la diaspora pour soutenir les femmes rurales dans leur formation. Nous sommes là, non seulement pour mettre l’antenne à Paris, mais nous irons également aux États-Unis pour faire en sorte que les femmes centrafricaines soient valorisées dans ce qu’elles font là-bas aussi. Nous avons la Zlecaf qui arrive et pour cela nous devons être en ordre de bataille, dès aujourd’hui ! », clame-t-elle.
De son côté, Nadine Kossi, coordinatrice d’Awaty, un réseau d’entraide et solidarité à l’entrepreneuriale de la femme centrafricaine, également présente à la conférence, estime que « les femmes centrafricaine sont moteur de l’économie centrafricaine mais sont pour la plupart dans le secteur informel… L’objectif d’Awaty est de mettre des outils à leur disposition pour les accompagner au quotidien et les aider à passer du secteur informel au secteur formel », explique la coordinatrice qui se dit disposée à travailler avec la Fafeca pour soutenir les femmes entrepreneures.
« L’entreprenariat est la base du développement ! »
« Je me réjouis de cette initiative », a, pour sa part, déclaré l’ambassadeur de la Centrafrique à Paris, « car vous avez compris que l’entrepreneuriat est à la base du développement », rappelant l’exemple de réussite des « Nana Benz qui vendaient simplement des pagnes, qui ont très tôt compris l’importance de l’entrepreneuriat, et ont transmis ce flambeau à leurs enfants et même à leurs petits enfants ». Selon l’ambassadeur, « la diaspora a aussi un rôle clé à jouer dans le secteur entrepreneuriale car beaucoup de Centrafricaines de la diaspora sont porteuses de projets. Mais malheureusement, elles ne sont pas accompagnées pour les mettre en œuvre ».
Toutes ces problématiques montrent, selon lui, qu’il y a « urgence à prendre la Centrafrique en main. Car, après 60 ans d’indépendance, regardez l’état de notre pays ! Nous avons ce pays entre nos mains, à nous de changer son destin ! Lorsque les femmes prennent des initiatives, tout marche. Lorsque les femmes prennent le leadership, ça marche! », a-t-il affirmé, s’engageant, avec son ambassade comme celle de Washington, à accompagner les projets de la Fafeca et des associations féminines de la Centrafrique pour mettre en œuvre des synergies et contribuer à l’essor du pays.