Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra critique vertement l’absentéisme et le manque d’efficacité de ses ministres lors du premier Conseil de 2025.
En République centrafricaine, le président Faustin-Archange Touadéra a ouvert l’année sur une note acerbe en adressant une sévère mise en garde à ses ministres. Le 9 janvier, lors du premier Conseil de l’année, il a déclaré leur absentéisme, leur manque de résultats et leur penchant pour les réseaux sociaux. Ce discours, dévoilé au public le 11 janvier, a provoqué des réactions atténuées, tant au sein du gouvernement que dans les rangs de l’opposition.
Un président exaspéré par le désengagement
Au cours de son intervention, Faustin-Archange Touadéra n’a pas mâché ses mots. Il a exprimé sa frustration face aux « absences massives et répétées » de certains ministres lors des Conseils des ministres, notamment en fin d’année. Certains membres du gouvernement auraient privilégié des vacances à l’étranger aux délibérations ayant un intérêt national. Le président a également pointé du doigt ceux qui, en 2024, ont accumulé des missions à l’étranger sans apporter de bénéfices concrets au pays.
Touadéra n’a pas hésité à critiquer la tendance de certains à cultiver leur image sur les réseaux sociaux, les accusant de retarder leurs responsabilités publiques au profit de préoccupations personnelles.
Des menaces pour reprendre les rêves
Face à ce qu’il qualifie de « dysfonctionnements », le président a annoncé des mesures pour redresser la situation. Parmi celles-ci, la réduction des autorisations de soins médicaux à l’étranger, qu’il juge parfois abusive. Il a également exigé du Premier ministre Félix Moloua une fermeté accumulée pour rétablir la discipline au sein du gouvernement.
Cependant, ces annonces laissent l’opposition sceptique. Martin Ziguélé, ancien Premier ministre, a qualifié le discours de « purement démagogique », accusant Touadéra de dénoncer l’incompétence tout en continuant de protéger les ministres fautifs.
À l’aube de la dernière année de son mandat, cette sortie de Faustin-Archange Touadéra apparaît comme une tentative de réaffirmer son autorité. Mais pour ses détracteurs, elle illustre plutôt les failles structurelles de son administration et une gestion inefficace des ressources humaines.