La nouvelle vient de tomber. Les autorités centrafricaines décrètent l’état d’urgence, sur toute l’étendue du territoire, dans l’optique de faire face à la menace rebelle.
Le Président nouvellement réélu en Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, vient de décréter l’état d’urgence, sur toute l’étendue du territoire centrafricain, pour quinze jours. Cette décision découle de la menace de plus en plus forte que font peser les groupes rebelles sur son régime. Quelques semaines après le rejet du dossier de candidature de François Bozizé à la Présidentielle de décembre 2020, les principaux groupes rebelles actifs dans le pays ont constitué la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) dont l’objectif clairement affiché est la prise de Bangui.
A quelques jours du double scrutin présidentiel et législatif du 27 décembre 2020, ces rebelles avaient exprimé leur intention de perturber le déroulement normal du vote. Et dans les faits, ils ont réussi à empêcher les populations de sortir pour accomplir leur devoir civique, dans plusieurs localités du pays.
Après la tenue du scrutin et la proclamation de la victoire d’ailleurs fortement contestée de Faustin Archange Touadéra, les rebelles ont maintenu leur volonté de prendre le contrôle de la capitale d’où ils se sont totalement rapprochés, le mercredi 13 janvier 2021. Avec cette progression des troupes rebelles, la zone contrôlée par les autorités de Bangui, soit le 1/3 du territoire contre 2/3 pour les groupes armés, semble davantage se réduire. Reste à savoir pendant combien de temps Bangui allait pouvoir tenir face à la détermination des rebelles.
Avec la décision prise par Faustin Archange Touadéra de décréter l’état d’urgence, il devient évident que le régime centrafricain prend toute la mesure du danger qui le guette.