Le président centrafricain, Michel Djorodia est en tournée sous-régionale depuis le 14 mai. Après N’Djamena et Libreville où il a rencontré ses homologues, il se rendra ce jeudi à Yaoundé au Cameroun où il sera en tête-à-tête avec le président Paul Biya. Seulement, la drôle de coïncidence fera que Bozizé et Djotodia se croisent chez le président camerounais.
(De notre correspondant)
C’est une drôle de journée pour François Bozizé, le président déchu de la République centrafricaine exilé au Cameroun, car son tombeur Michel Djotodia rencontrera bientôt le président camerounais Paul Biya, dans le cadre de la collaboration de chef d’Etat à chef d’Etat.
Alors que Michel Djotodia effectue sa toute première sortie officielle à l’extérieur de la Centrafrique en vue de prendre contact avec ses homologues de la sous-région. Une tournée pleine d’enjeux pour le peuple centrafricain meurtri par les débordements des combattants de la coalition Séléka. Il est certainement question de rétablir les relations diplomatiques brouillées par le générale Bozizé pour la cause de ses propres intérêts. Evidemment, les dépêches du correspondant de la radio nationale font état de bonne collaboration entre les présidents de la sous-région et le président Djotodia, une marque de solidarité sous-régionale intarissable.
La drôle de coïncidence fera que Bozizé et Djotodia se croisent chez le président camerounais. Depuis sa fuite le 24 mars dernier, l’ex-président de la Centrafrique a été accueilli à bras ouvert au Cameroun par le président Biya. Il est même logé dans une des résidences présidentielles du pays.
La visite d’Etat de Michel Djotodia, actuel président de la transition de la Centrafrique, est une rencontre officielle. Ainsi, les honneurs dus à un Chef d’Etat lui ont été réservés, faisant ainsi envoler le rêve de Bozizé. Une fois de plus, le coup d’éclat est bon pour instruire cet homme qui, 10 ans durant à la tête de son pays, a toujours confondu le fait étatique de ce qui ne l’est pas, croyant que gouverner c’est personnaliser les actions politiques.
Les relations séculaires d’Etat à Etat qui unissent les deux peuples ne sauraient se brader au profit d’un individu fusse-t-il François Bozizé. Et, ce n’est pas un Paul Biya qui a incarné l’unité nationale camerounaise et le progrès de son peuple pendant plusieurs décennies qui va se prêter un tel jeu.