Centrafrique : Djotodia sollicite l’appui des maires et chefs de quartier pour sécuriser Bangui


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La grande salle de réunion de la Télévision centrafricaine (TVCA) a servi de cadre, le 14 avril 2013, à une grande rencontre entre le président de la République, Michel Djotodia Am Nondroko et les autorités locales de la ville de Bangui et de Béguoua. Il a été question pour le président de solliciter formellement l’appui de ses partenaires dans les opérations de sécurisation de la ville de Bangui.

(De notre correspondant à Bangui)

« Vous êtes les propriétaires de la terre ici. Lorsque vous demandez à la population de poser tel ou tel acte, elle vous obéira sans résistance », a fait savoir le président Djotodia aux quelques 300 chefs de quartiers, chefs de groupements, et maires d’arrondissements qui avaient répondu à son appel. Histoire tout simplement de solliciter l’implication de ces acteurs politiques locaux dans la résolution immédiate de la crise au niveau de Bangui, en vue de la cessation immédiatement de l’hémorragie.

En effet, la crise centrafricaine qui a débuté depuis le 10 décembre 2012, avec la naissance de la coalition rebelle séléka et qui a abouti le 24 mars 2013 par le renversement du régime dictatorial du général président Bozizé a pris une nouvelle tournure. Des actes de pillages incessants, de tueries, de viols, de violences… seraient perpétrés par les éléments du séléka sur la population banguissoise.
Pire encore, depuis trois jours, Bangui sombre dans une sorte de recrudescence sectaire de la crise sécuritaire. Une opération de désarmement dans certains quartiers de la capitale a tourné à un affrontement entre population civile et rebelles du séléka. Puisque, d’après des témoignages, ces derniers ne se contentaient pas de seulement de vérifier la présence d’armes dans les maisons perquisitionnées, mais ils en profitaient pour piller les quelques rares biens qui ont échappé au pillage du 24 mars dernier. Le bilan est alarmant, évalué aujourd’hui à 25 morts et plusieurs blessés et déplacés.

La séléka est hétéroclite. Elle a été rejointe par plusieurs autres jeunes tout le long de son cheminement sur Bangui et même à Bangui. Distinguer ce qui font ou non partie de la coalition rebelle devient compliquée. Ce qui semble faire l’affaire des fauteurs de trouble. Devant cette équation, Michel Djotodia a pris la résolution de mettre à contribution les chefs de quartier et de groupement, ainsi que les maires d’arrondissement de Bangui, en vue d’apporter leur appui aux opérations de désarmement qu’il estime être la solution au regain de violence dans la ville.

Après avoir situé les responsabilités des uns et des autres dans son propos liminaire, le président a recueilli les points de vue de ses partenaires. Points de vue qui se résument en pleurs et lamentation des autorités locales au vu des exactions dont leurs habitants sont victimes. Il y a par exemple le chef de groupement du 2ème arrondissement, Félix Gremboutou qui a indiqué que les habitants de son groupement sont toujours terrorisés sous la menace des éléments du séléka. Il a par ailleurs révélé qu’au départ de Bozizé, il a déposé deux caissettes de minutions chez un de ses chefs de quartier qu’il a promis de remettre au président Djotodia sur le champ. Signe qu’effectivement, les autorités locales pouvaient bien appuyer le gouvernement dans l’opération du désarmement en cours.

Quant au président de la délégation spéciale de la ville de Bangui, Nazaire Yalanga Nguénéfei, les autorités locales, qui jadis ont vu leur autorité affaiblie par le régime de Bozizé, l’ont totalement perdue devant les membres de la séléka qui ne comprennent pas grand-chose des autorités locales. « Ils ne respectent pas les chefs de quartiers », a-t-il dit. D’où la nécessité de rétablir leur rôle pour plus d’efficacité aux côtés du gouvernement.

Djotodia, en clôture de la réunion, a rassuré les chefs. Ces derniers auront tout ce dont ils ont besoin pour appliquer les mesures prises par le gouvernement, en attendant l’appui de la communauté sous-régionale et internationale, en vue de rétablir la sécurité à Bangui. Le président a réitéré sa demande de partenariat sincère avec les autorités locales, en vue de la sécurisation rapide de la ville de Bangui.

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