Deux villes de la République centrafricaine, notamment Alindao située à 120 kilomètres à l’est de Bambari et Kouango, à 100 kilomètres au sud, viennent de tomber dans les mains des rebelles de la coalition Séléka. Cette nouvelle offensive intervient juste deux jours après la suspension annoncée par le porte-parole de la coalition, M. Eric Massi.
(De notre correspondant)
La République centrafricaine s’est balkanisée avec la prise des deux autres villes par la coalition rebelle du Séléka. Contrairement à ce que disait le porte-parole de la coalition rebelle Séléka, M. Eric Massi, le 2 janvier dernier, les rebelles n’ont pas cessé leurs offensives. Ils ont pris encore deux villes du sud-est du pays, à savoir Alindao dans la préfecture de Mobaye et Kouango dans la préfecture de la Ouaka, villes situées respectivement à 120 et 100 kilomètres de Bambari qu’ils occupent depuis le 25 décembre 2012.
En effet, dans son adresse, Eric Massi a déclaré « J’ai demandé à nos forces de ne pas bouger de leurs positions à partir d’aujourd’hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville pour trouver une solution politique », a-t-il poursuivi et d’ajouter « je suis en discussion avec nos partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président François Bozizé serait exclu ».
D’aucuns ne parleront du non respect de la parole donnée de Massi ou les rebelles seraient dans une dynamique de rouler le pouvoir de Bangui et les Etats de la CEMAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) dans la farine. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré le directeur général de la presse présidentielle, M. Javon Papa. Pour ce dernier, les chefs d’Etat de la CEMAC qui ont pris cette médiation en main, doivent prendre acte des violations du principe de trêve que le pouvoir de Bangui et les rebelles doivent observer jusqu’à la tenue du dialogue de Libreville.
Or, le colonel Djouma Norkoyo, le chef de fil du Séléka a indiqué quant à lui qu’ils resteront toujours sereins, par contre si les FACA (Forces armées centrafricaines) attaquent leurs positions, ils réagiront. Et c’est d’ailleurs en ces termes qu’il a justifié la prise des villes de Alindao et de Kouango, le vendredi 4 janvier dernier. Cette nouvelle offensive a fait quatre morts. Selon Norakoyo, les FACA sont montés par le fleuve Oubangui, contournant ainsi la « ligne rouge » d’interposition érigée par la FOMAC (Force multinationale de l’Afrique centrale) à Damara, à 75 kilomètres de Bangui pour attaquer leurs positions à Bambari. Ce qui a été automatiquement démenti par le Directeur gébéral de la presse présidentielle qui estime qu’il s’agit des prétextes pour le Séléka, en vue de continuer ses bavures.
Entre temps, la configuration des personnalités qui doivent prendre part au dialogue de Libreville s’est clairement dessinée. Trois entités, notamment les politico-militaires dont le Séléka, le pouvoir et l’opposition démocratique enverront quinze personnes chacune. Jusqu’à présent la date exacte de la tenue de ce dialogue n’est pas connue, sinon les délégations doivent arriver à Libreville le dimanche 6 janvier 2013.