La nouvelle coalition rebelle, Séléka, mène en ce moment, une vaste opération dans le Nord puis le Nord-Est de la République centrafricaine. Elle a fait tomber dans la seule journée du 17 décembre 2012, les villes de Bamingui, Ndélé, Mbré, Sam Ouandja et Ouada. Ce matin, les rebelles ont pris d’assaut la ville minière de Bria (Nord-Est).
(De notre correspondant)
Le 12 décembre 2012, est née une nouvelle coalition rebelle en République centrafricaine, notamment le mouvement Séléka. Il regroupe trois mouvements rebelles, à savoir l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) de Monsieur Michel Djotodia, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) du Général Noureldine Adam et la CPSK Wakodro du Général Dhaffane Mohamed-Moussa.
Cette faction rebelle n’a cessé de perpétrer des attaques depuis deux semaines déjà dans le pays, précisément dans le nord et le nord-Est. Pour marquer de son emprunte et de démontrer de quoi elle est capable, la coalition a lancé depuis hier, une vaste offensive sur plusieurs villes du nord. Il s’agit de la Bamingui où les rebelles ont tendu une embuscade aux Forces armées centrafricaines (FACA) à 15 kilomètres de la ville et emporté du carburant et d’importantes armes de guerre avant de lancer l’assaut de la ville en fin de matinée. Puis au cours de la même journée, ils ont progressé très rapidement pour mettre la main sur les villes de Mbrè, Sam-Ouandja et Ouadda. Ce matin du 18 décembre, ils ont poursuivi leur conquête sur la ville minière de Bria, dans le Nord-Est du pays. Selon les informations, les rebelles ont pris la base militaire de la ville et sont encore présents dans la ville. Les FACA seraient en débandade.
Pour avoir le cœur net sur l’intention de cette coalition, il suffit de se référer au communiqué qu’elle a rendu publique le 12 décembre dernier. Elle exige un dialogue avec le gouvernement centrafricain sur dix points suivants : – le respect de l’Accord de Birao et entre le Gouvernement et l’UFDR ; – la mise en œuvre concertée des recommandations et conclusions du Dialogue Politique Inclusif (DPI) ; – la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur les circonstances de la disparition du Colonel Charles Massi de la CPJP et de Monsieur Hassan Ousman du MNSP, et pour élucider celles de l’accident de Maître Goungaye Wanfiyo Nganatoua et bien d’autres victimes de cette même barbarie gouvernementale ; – la régularisation des 15 millions de francs CFA par les combattants selon l’accord conclu avec le Général François Bozizé afin de laver la Dignité centrafricaine de ce genre de revendications malencontreuses mais tout de même légitimes ; – le versement sans condition de la somme négociée d’un million de francs CFA par combattant, somme débloquée mais encore détenue en partie par le Ministre délégué à la Défense, Jean Francis Bozizé ; – la restitution inconditionnelle des diamants et or, argent liquide et autres biens spoliés par le gouvernement en 2008 ; – la libération de tous les prisonniers politiques tant en Centrafrique qu’à l’étranger ; – l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante sur les crimes odieux de guerre et crimes contre l’Humanité perpétré par un détachement de la Garde présidentielle sur des populations civiles au village « Zakoumba » ou Soukoumba et l’incendie des maisons d’habitation ainsi que la Mosquée centrale d’Akroub-soulback dans le Bamingui Bangoran ; – le retour sécurisé et la liberté de circulation assurée à tous les compatriotes opposants armés ou non armés forcés à l’exile ; – l’arrêt des harcèlements exercés sur les opposants et leurs parents.
Voyant que les rebelles ont enregistré, en peu de temps un grand succès, ils semblent dans la perspective de poursuivre leur conquête. Seulement, on ne sait encore quelle ville serait leur cible. D’autres sources pointent déjà la ville de Bambari (Centre-Est) à 385 kilomètre de Bangui, puis la capitale Bangui.