Les violons ne sont pas encore accordés entre la majorité au pouvoir en Centrafrique et l’opposition, à moins de 24 heures de la tenue du dialogue national. Si le camp Touadera est prêt à participer à ces assises, la principale formation de l’opposition, le Kwa Na Kwa (KNK), décide « de ne pas prendre part » au dialogue, qu’il juge « non-inclusif ».
Le dialogue national avec l’opposition non armée et la société civile se tient du 21 au 27 mars, en Centrafrique. Au cours de ces assises, plus de 450 participants issus des forces vives de la Nation, opposition et société civile, se réuniront à l’Assemblée nationale pour réfléchir autour de la restauration de la paix et la sécurité. Cependant, à la veille de l’ouverture de cette grande messe de la « réconciliation », le parti de l’opposition le Kwa Na Kwa (KNK) « décide en toute responsabilité de ne pas prendre part aux assises du dialogue républicain ».
La formation politique de l’ancien président centrafricain, François Bozizé, juge ce dialogue « non-inclusif », en raison de la non-participation des groupes armés centrafricains. « Dès lors que les groupes armés sont exclus du dialogue à venir, nous assisterons à un exercice ambigu et convenu, un simulacre de concertation, pendant lequel des voix concordantes et conciliantes vont plancher sur les questions les moins dérangeantes possible pour le pouvoir mais qui n’auront aucune force contraignante pour chacune des parties belligérantes », a affirmé le KNK, dans un communiqué.
De son côté, le parti présidentiel, le Mouvement cœurs-unis (MCU), se prêt à participer à ces assises. « On attend beaucoup de ce dialogue parce que ça permettra de nous réconcilier entre les filles et les fils de ce pays, pour construire une nouvelle Centrafrique, qui donnera plus d’espoir à chaque Centrafricain », a déclaré, ce samedi 19 mars, le Président Faustin-Archange Touadera, lors de la cérémonie marquant la rentrée politique de son parti à Bangui.
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En juin 2021, Faustin-Archange Touadéra avait promis une rencontre avec l’opposition non armée et la société civile, dans un bref délai. Mais, depuis, sa tenue effective se faisait attendre. A en croire le KNK, « refuser de dialoguer avec les groupes armés au motif que ces derniers doivent au préalable revenir dans l’accord de paix de février 2019 est une escalade improductive et vaine, voire une erreur politique ».