Des éléments de la garde présidentielle qui tirent sur des Casques bleus ! Cela s’est produit en République centrafricaine. Un incident de plus qui vient confirmer la difficile collaboration entre les soldats onusiens et les forces armées centrafricaines (FACA).
Que s’est-il passé, ce lundi 1er novembre 2021, pour que des éléments de la garde du Président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, ouvrent le feu sur des Casques bleus ? La question continue de tarauder les esprits à Bangui depuis que l’information a été relayée, ce mardi, par un communiqué de presse de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA). En effet, selon ce communiqué, «dix Casques bleus égyptiens non armés de l’Unité de Police Constituée égyptienne de la MINUSCA, ont été blessés par balle, dont deux grièvement, dans l’après-midi du lundi 1er novembre, à Bangui, par des éléments de la garde présidentielle».
«Arrivés le 1er novembre à l’aéroport international de Bangui M’Poko, dans le cadre de la rotation périodique et du déploiement des troupes en RCA, et en direction de leur base, poursuit le communiqué, les éléments de l’Unité de Police Constituée égyptienne ont essuyé des tirs nourris de la garde présidentielle sans sommation préalable ni riposte aucune, alors qu’ils n’étaient pas armés». Au-delà des Casques bleus blessés, l’incident a occasionné la mort d’une femme heurtée par le bus des Nations-Unies « dans sa tentative de retrait de la zone, située à 120 mètres environ de la résidence présidentielle».
La MINUSMA n’a pas manqué de déplorer ce drame et a d’ailleurs présenté ses condoléances à la famille de la victime, en fin de journée. De même, «la MINUSCA condamne fermement ce qui apparaît être une attaque délibérée et inqualifiable que rien ne justifie» et qui a visé un bus pourtant clairement identifiable «avec les initiales UN», à en croire Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA. Dans un récent rapport de l’ONU, son secrétaire général, Antonio Guterres, a dénoncé «des incidents hostiles» ciblant des Casques bleus et impliquant «des forces de défense et de sécurité déployées bilatéralement», «la persistance de campagnes de désinformation» à l’encontre de la MINUSCA.
Bref, le premier responsable des Nations-Unies a soulevé beaucoup d’éléments qui ne facilitent pas l’atteinte des objectifs des Casques bleus en Centrafrique et qui, d’ailleurs, mettent leur vie en danger. L’attaque d’hier vient donc prolonger la longue liste des difficultés rencontrées en République centrafricaine par les soldats onusiens de la part même des forces de défense et de sécurité du pays. Forte de quelque 12 000 personnes, la MINUSCA est devenue opérationnelle depuis 2014, dans le sillage de la guerre qui déchire le pays depuis 2013.
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