Centrafrique : d’anciens enfants soldats scolarisés à Markounda par l’Eglise catholique


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Enfants de guerre
Enfants de guerre

Le centre Aita fait œuvre utile dans une Centrafrique dévastée par les affrontements entre factions rebelles. Depuis 2017, ce centre accueille et scolarise d’anciens enfants soldats enrôlés de force par les groupes armés.

L’initiative vient du père Guy Alain Désiré Andjeloudou, curé de la paroisse Saint Joseph de Markounda. En effet, en 2017, ce prêtre décida de créer le centre Aita (mot signifiant « frère » en sango, une langue parlée en Centrafrique) pour accueillir et scolariser d’anciens enfants soldats libérés par les groupes armés. « Pendant nos visites pastorales, nous avons remarqué qu’il y avait de nombreux enfants soldats au sein des groupes armés. Nous nous sommes dit que la place d’un enfant n’est pas dans un groupe armé, mais dans une école », a confié le curé.

Cette année, le centre a accueilli 20 enfants soldats libérés par le groupe Révolution justice et les anti-balaka, et logés à la paroisse Saint Joseph sous la responsabilité du catéchiste Innocent Melbodo qui déclare : « J’ai surtout un travail de coordination notamment pour la planification de leurs études. Ceux qui s’en sortent bien, nous les encourageons à poursuivre leurs études ; et les autres, nous les aidons à réintégrer leur famille ».

Parmi les pensionnaires, Rita, 15 ans, kidnappée par le groupe Révolution justice qui avait au préalable exécuté ses parents, confie : « On puisait de l’eau, on aidait à la cuisine. Le soir, ils nous obligeaient à dormir avec eux ». De son côté, Didier, 18 ans, également orphelin par l’action meurtrière des milices, lâche : « Ici, nous nous sentons tous libérés, nous avons une seconde chance dans la vie ». Une nouvelle vie ainsi entamée par les enfants grâce au soutien de l’Eglise catholique.

Markounda est située au nord-est de la République centrafricaine, à la frontière avec le Tchad, une région partagée entre quatre groupes armés qui y dictent leur loi : les anti-balaka, le Mouvement pour la Paix en Centrafrique (MPC), le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et le groupe Révolution justice (RJ).

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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